Réédition de “Les petits de la guenon” et “Le Cavalier et son ombre” par Flore Zoa éditions

Deux livres renaissent aujourd’hui sous une lumière nouvelle.
Deux voix se lèvent à nouveau, familières et pourtant toujours aussi bouleversantes.
Les petits de la guenon et Le Cavalier et son ombre, deux œuvres maîtresses de Boubacar Boris Diop, retrouvent le chemin du lecteur grâce à Flore Zoa éditions, qui signe ici un geste de fidélité et de transmission.

Depuis toujours, Boris Diop écrit comme on veille une mémoire. Son œuvre est traversée par la parole, la blessure, la quête d’un sens plus vaste que l’histoire immédiate.
Avec Le Cavalier et son ombre, l’auteur explore la part enfouie de nos silences : les souvenirs qui hantent, les blessures que le temps n’efface pas, la vérité que les mots finissent par libérer.

C’est un roman de l’introspection et de la lumière fragile, porté par une langue ample, précise et profondément habitée. On y entend battre le cœur d’un continent qui refuse l’amnésie.

Les petits de la guenon, traduction française de Doomi Golo, porte quant à lui la voix du griot et celle du grand-père, dans un dialogue d’une beauté poignante entre la mémoire et l’avenir.

À travers la lettre d’un vieil homme à son petit-fils absent, Boris Diop tisse une méditation sur la transmission, la perte et l’exil.
Ce livre, à la fois intime et universel, dit la fragilité du monde et la puissance des mots qui nous relient malgré tout.

En rééditant ces deux titres, Flore Zoa éditions redonne vie à un patrimoine, elle rouvre la porte de la mémoire collective.
Ce geste éditorial a la noblesse de ceux qui croient encore à la valeur du texte, à la nécessité de la littérature dans le l’ombre du présent.
Les livres de Boris Diop n’appartiennent pas seulement aux bibliothèques, ils appartiennent aux consciences, aux voix qui continuent de raconter l’Afrique à hauteur d’homme.

Ces rééditions rappellent combien Boubacar Boris Diop demeure une figure essentielle, un écrivain du lien et de la lucidité.
Depuis plus de quarante ans, il écrit pour réveiller la parole, pour redonner aux langues africaines leur dignité et leur beauté, pour rappeler que l’imaginaire est aussi un territoire de liberté.

Ainsi, Les petits de la guenon et Le Cavalier et son ombre reviennent non comme de simples ouvrages du passé, mais comme des compagnons de route pour le présent.

La réédition de ces deux joyaux est un rappel vibrant que la parole, lorsqu’elle est juste et habitée, ne meurt jamais.

Ahmadou Kébé

PS: un tombeau pour Kinne Gaajo et Murambi sont mes coups de coeur !