Nulle certitude n’engendre ici-bas apaisement et tranquillité !
Tout n’est que semblable au spectacle d’un charivari impétueux
Ou au mugissement des vagues par un temps rude et tempétueux.
Qu’importe enfin le vertige du réel et les frissons de la vérité ?
Ces grondements intérieurs qui n’aboutissent à rien de sérieux.
Tout s’élève au-dessus de nous. À quoi bon d’être ainsi furieux ?
Dans le règne humain, l’ordre et la paix ne peuvent plus exister ;
Il n’y a que le chaos. Et le chaos fait d’un royaume tumultueux
Une impitoyable étendue des interdits et des actes délictueux.
Quel enchaînement terrible d’insignifiances et de médiocrités
Pour ces miséreux qui aspirent à un avenir doux et fructueux !
Ignorant qu’ils s’engagent à jamais dans des chemins tortueux.
L’Être n’est qu’une ombre fugitive qui traverse une nuit hantée.
Tout aussi incapable d’avoir en la vie qu’un orgueil monstrueux,
Il oublie qu’il traîne avec lui le sort d’un ignorant présomptueux.
Sa main étarque les voiles sous la tempête de la démence irritée
Et se laisse charrier vers l’incertain sous un ciel gris et pluvieux
Dans cette voie du non-sens comme devers un festin somptueux.
D’aucuns meurent, d’autres disparaissent ! « Ne pas exister »
Échappe à la vie et évite la mort qui ne puisse du coup avoir lieu.
Être c’est être excédé de vivre… Vivre : Quel destin périlleux !
Décidément « Naître » c’est franchir les limites de l’instabilité,
Se précipiter dans un jeu qui n’en est moins qu’un monde odieux
Et c’est au cours de cet effondrement absurde qu’on invente Dieu.
©Meb ROCK