
L’académicien franco-libanais a été élu en 2023 à la tête de l’institution qui veille au rayonnement et à l’intégrité de la langue française.
Une initiative d’un collectif pour enseigner le patrimoine littéraire dans les langues régionales de France a reçu lundi 16 juin un soutien inattendu, celui du secrétaire perpétuel de l’Académie française, Amin Maalouf.
L’écrivain franco-libanais, à la tête depuis deux ans d’une institution qui a pour mission de veiller au rayonnement et à l’intégrité de la langue française, a écrit au Premier ministre François Bayrou et à la ministre de l’Éducation Élisabeth Borne pour proposer un corpus d’œuvres en langues régionales destiné aux professeurs de collège et de lycée, afin de sensibiliser à la « richesse de la production littéraire » dans d’autres langues que le français.
« M. Maalouf – comme nous-mêmes – a la conviction qu’il est nécessaire que les élèves de France aient connaissance de ces trésors culturels », écrit ce collectif à François Bayrou, qui lui-même parle le béarnais.
Des textes littéraires en alsacien, tahitien ou corse
Le Collectif pour les littératures en langues régionales a constitué, avec l’aide de spécialistes, un recueil intitulé Florilangues avec 32 textes, en langue originale, de l’alsacien au tahitien, en passant par le basque ou le corse, traduits en français. On y trouve entre autres un poème en provençal de Frédéric Mistral (prix Nobel de littérature 1904), Mirèio, une chronique en breton de Pierre-Jakez Hélias, Bugale ar Republik, un court récit en créole martiniquais de Raphaël Confiant, Bitako-a, ou une chanson en picard d’Alexandre Desrousseaux, Canchon dormoire (plus connue sous le nom de P’tit Quinquin).
« Il ne s’agit pas de donner des cours de langues régionales, mais de présenter des œuvres issues des littératures en langues régionales, que ce soit en français ou en version bilingue », précise le collectif. Pour lui, idéalement, les élèves aborderaient des langues issues d’autres régions que la leur. « Pourquoi seuls les élèves antillais apprendraient-ils qu’il existe une littérature en créole ? », demande ce collectif, qui présente son initiative à la presse lors d’une visioconférence lundi après-midi 16 juin.