Dans le domaine de la littérature africaine, une voix s’est élevée, portant un message fort sur la question cruciale de l’écriture dans les langues africaines. David Diop, le poète sénégalais, auteur du célèbre recueil de poèmes « COUPS DE PILON », a lancé un coup de semonce, remettant en question la suprématie de l’écriture en français et en d’autres langues coloniales. Son plaidoyer résonne comme un appel à un retour aux racines, à une expression littéraire authentique ancrée dans les langues maternelles du continent.
Diop dénonce fermement l’idée selon laquelle l’écriture africaine serait principalement orale et que les langues africaines ne seraient pas aptes à une expression littéraire écrite. Il affirme avec force que les Africains ont toujours écrit, défiant ainsi le récit eurocentrique qui marginalise les langues et les cultures africaines.
Dans son célèbre discours sur la poésie nationale, Diop proclame : « Certes, dans une Afrique libérée de la contrainte, il ne viendra à l’esprit d’aucun écrivain d’exprimer autrement que par sa langue retrouvée ses sentiments et ceux de son peuple. Et dans ce sens la poésie africaine d’expression française coupée de ses racines populaires est historiquement condamnée. »
Cette déclaration poignante souligne l’importance vitale pour les écrivains africains de renouer avec leurs langues maternelles, de puiser dans la richesse de leurs traditions orales et de transcender les barrières imposées par les langues coloniales. Diop appelle à une réappropriation linguistique et culturelle, affirmant que seule une écriture ancrée dans les langues africaines pourra véritablement refléter les expériences, les émotions et les aspirations des peuples du continent.
Le plaidoyer de David Diop résonne comme un défi lancé à la fois aux écrivains et aux sociétés africaines. Il invite à repenser les paradigmes littéraires et à reconnaître la valeur intrinsèque des langues africaines dans le domaine de la création littéraire. Cette réflexion sur l’écriture dans les langues africaines revêt une importance capitale dans le contexte de la décolonisation culturelle et de la quête d’une identité littéraire authentique pour les peuples africains.
Le message de David Diop résonne comme un appel à l’action, à la rénovation de la littérature africaine dans le respect de ses racines et de ses langues originelles. Son plaidoyer invite à une prise de conscience collective et à une transformation profonde dans la manière dont les Africains perçoivent et pratiquent l’art de l’écriture.