Tisser des voix, relier des mondes

Il y a, dans ce numéro, une géographie intime du verbe, une cartographie sensible des voix qui s’élèvent aux quatre vents du monde noir. De N’Djamena à Saint-Denis, de Dakar à Casablanca, ce sont des écrivains, des poètes, des penseurs qui, chacun à leur manière, tracent des chemins de lumière entre les langues, les mémoires et les horizons.

Attié Djouid Djar-Alnabi, poète tchadien, nous parle de la poésie comme d’un souffle d’unité, un tissage d’humanisme face aux fractures. Gaëlle Bélem, depuis La Réunion, voit dans la littérature afro-descendante un pont mouvant entre les peuples et les blessures.

Créer, traduire, penser : autant d’actes de résistance et de reliance. Dans un monde numérique qui bouscule les formes mais jamais les fondements, le livre demeure un foyer. Non pas un refuge passéiste, mais un espace vivant, traversé de vents neufs.

Ce numéro célèbre aussi ceux qui refusent les frontières de genre et de discipline, tel Mamadou Mahmoud N’Dongo, qui écrit, filme et photographie dans un même geste.

L’Afrique littéraire ne se laisse ni enfermer ni réduire. Elle circule, elle relie, elle invente. Elle est plurielle, profonde, indocile. Et c’est à son écoute que nous avons tendu l’oreille, une fois encore.

Sénégal Njaay – Revue des imaginaires vivants