La littérature sénégalaise est un terrain de discussions enflammées, de désaccords respectueux et de débats qui interrogent le destin des œuvres et des auteurs. Un récent échange entre le poète Amadou Lamine Sall et Ibrahima Lo, directeur du Livre, illustre bien cette dynamique intellectuelle autour de Sabaru Jinne / Les tam-tams du diable, un roman de Pape Samba Kane. L’un dénonce un jury qu’il juge aveugle à la puissance du texte, l’autre défend l’intégrité des membres ayant statué. Une joute littéraire où l’élégance du verbe s’allie à la fermeté des convictions.

L’Admiration d’un Poète pour un Roman Singulier

Dans un texte vibrant d’émotions, Amadou Lamine Sall raconte sa rencontre avec le manuscrit de Sabaru Jinne. Il évoque un coup de foudre littéraire, une œuvre qu’il a vue naître et mûrir avant de la publier chez Feu de Brousse. Son admiration est totale :

« J’étais tombé fou ébloui du manuscrit de Pape Samba Kane. »

Mais son enthousiasme se heurte à une déception : le roman, selon lui, méritait le Grand Prix du Président de la République pour les lettres, une récompense prestigieuse, mais qu’il a manquée de peu. Un échec qu’il attribue à des failles du jury :

« La qualité et la fiabilité du jury posaient problème ! »

Sans remettre en cause le talent des lauréats, il s’interroge sur l’oubli rapide de certains primés, suggérant que les décisions des jurys ne sont pas toujours les plus justes :

« Pourquoi on se souvient très peu, avec le temps, des primés des Grands Prix littéraires, le Nobel compris ? »

Son constat s’élargit ensuite à une réflexion sur l’édition au Sénégal : les difficultés de promotion des livres, l’absence de lecteurs, les défis financiers des éditeurs, et l’indifférence des médias. Un cri du cœur pour une littérature qui peine à rayonner, malgré des œuvres de grande valeur.

La Réplique du Directeur du Livre

Face à ces critiques, Ibrahima Lo réagit avec fermeté. Il défend le jury et ses membres, des figures éminentes de la culture sénégalaise :

« Par respect pour Aminata Sow-Fall, Fama Diagne Sène, Annie Coly, Madieyna Ndiaye, Abdoulaye Racine Senghor, Baytir Ka et l’excellent Alioune Badara Diané, personne n’a le droit de douter de leur moralité. »

Pour lui, le processus de sélection a été rigoureux, et la reconnaissance accordée à d’autres auteurs était méritée. Il rappelle également les dix écrivains nominés, réaffirmant la diversité et la richesse des propositions littéraires de cette édition du Grand Prix.

« Ils ont rempli la mission avec une compétence et conscience professionnelles que rien ne saurait remettre en cause. »

Un plaidoyer pour la légitimité des décisions prises, face à ce qu’il perçoit comme une mise en doute injustifiée du travail du jury.

Une Réponse Poétique et Cinglante

Amadou Lamine Sall ne tarde pas à répondre. Dans un style lyrique et mordant, il s’adresse directement à Ibrahima Lo :

« Vous n’auriez pas dû vous amuser à manier des armes ! Vous vous êtes trompé de cible. »

Tout en réitérant son profond respect pour son interlocuteur, il insiste sur le fait que la liberté d’expression ne peut être entravée :

« Les écrivains ne vivent pas dans un enclos ! Les fonctionnaires, souvent ! »

Il regrette que son ami, qu’il considère comme un homme de conviction, soit « enchaîné » par ses fonctions, l’empêchant d’exprimer librement ses propres pensées :

« Vous savez tout, mais vous faites semblant de faire la sieste. »

Enfin, il conclut en rectifiant ce qu’il considère comme une mauvaise interprétation de ses propos :

« Relisez sans hoquet mon texte. J’y ai mis tout le respect dû au jury dédié ! Aux auteurs du prix, j’ai dit mon respect. »

Un échange d’une intensité rare, où le respect et l’amitié ne masquent ni les divergences ni les vérités crues.

Un Débat Qui Interroge la Reconnaissance Littéraire

Au-delà de cette confrontation, ce débat soulève des questions profondes : comment juge-t-on la valeur d’une œuvre ? Le talent d’un auteur suffit-il à garantir une reconnaissance institutionnelle ? Les jurys littéraires sont-ils à l’abri de toute critique ?

Sabaru Jinne, par sa réception contrastée, rappelle que la littérature est une affaire de subjectivité et de passion. Une œuvre peut-elle être injustement ignorée ? La reconnaissance vient-elle toujours au moment opportun ?

Une certitude demeure : ce dialogue entre Amadou Lamine Sall et Ibrahima Lo, loin d’être une simple querelle, témoigne d’un amour partagé pour les lettres et d’une exigence envers les institutions culturelles. Une exigence nécessaire pour que la littérature sénégalaise continue d’écrire son histoire avec éclat.

____________


Amadou Lamine Sall, poète,

J’étais tombé fou ébloui du manuscrit de Pape Samba Kane : « Sabaru Jinne / Les tam-tams du diable.»

Nous en avons parlé Pape et moi, à l’étape de manuscrit !

Je lui ai fait une note de lecture à laquelle je tenais.

Il y a beaucoup travaillé et retravaillé  !

Je ne suis pas très « roman », sauf ceux que des amis avertis, m’invitent à aller lire.

Finalement, émerveillé, j’ai fait publier  le texte de Pape aux éditions feu de brousse.

Notre maison d’édition fondée en 1995, dans le seul but de promouvoir des poètes et pas autre chose !

Nous avons fini par évoluer… faute de poètes !

Pape Samba Kane a raté de peu le Grand Prix du président de la République pour les lettres que j’ai initié en 1990, sous le ministre de la Culture feu Moustapha KA,  en même temps que je lançais la Biennale internationale des arts et des lettres devenues DAKAR’T et consacrée totalement aux arts.

Je n’étais pas de cet avis ! Je tenais au couple lettres et arts.

J’ai donc quitté mon poste de 1er Secrétaire Général de la Biennale.

Pour revenir à « Sabaru jinne », Pape Samba Kane méritait ce prix.

Mais la qualité et la fiabilité du jury posaient problème !

Cela se murmurait. Cela se disait. Certains membres du jury, courageux, se confiaient.

Je ne regrette pas de le dire ici, à cette occasion.

Par contre, mes respects aux primés !

Pourquoi on se souvient très peu, avec le temps, aux primés des Grands Prix littéraires, le Nobel compris ?

C’est triste !

À la vérité, à bien y penser, c’est le jury qui ne méritait pas un tel chef d’œuvre littéraire qui rompait dans ses techniques narratives à tout ce que l’on écrivait jusqu’ici dans notre pays !

Si l’ouvrage de Pape Samba Kane avait été publié en France et soumis au Goncourt, il l’aurait gagné bien avant Bougar Sarr, le valeureux, qui me rappelle l’immense temps de lecture, de travail, de patience, de découverte, de visite de textes. d’inspiration, afin d’aboutir à un chef d’œuvre salué par tous !

J’avoue que notre maison d’édition n’a pas déployé tous les moyens de communication idoines pour faire connaître cette œuvre de Pape Samba Kane tout simplement phénoménale et époustouflante !

C’est une autre forme, une autre approche de ce que l’on a appelé le nouveau roman français,  avec ses auteurs presque irréels de par l’audace folle et surréaliste de leur technique narrative et de leur forme d’écriture.

Notre pays est passé devant une œuvre dont on reparlera un jour. Il le faut !

Les éditions feu de brousse n’ont pas été à la hauteur.

Ce roman était ce qu’il fallait pour porter haut et loin une maison d’édition digne de ce nom.

Pape Samba Kane ne s’y est pas trompé qui, pour qui connaît son franc-parler et son flegme, malgré notre forte complicité, me l’a fait savoir, à sa manière.

Il y a eu des étincelles mais j’ai acquiescé !

Pape avait raison.

Si quelque part il avait tort, c’est dans la méconnaissance du poids financier misérable des éditeurs qui n’ont aucun budget pour faire face à la promotion internationale de leurs auteurs et publications.

Dire qu’une demie page de publicité dans nos journaux pour faire connaître et inviter à faire lire un livre, ne coûte pas moins de 300 mille francs CFA – 459 euros- !

Et même quand la publicité est faite, à peine un livre est vendu !

Les cérémonies de dédicaces sont les moments les plus démoralisants et les plus surréalistes !

Ils viennent, ils remplissent ou non la salle, écoutent, vous embrassent, vous félicitent, prennent dix verres de jus de fruit et six pâtés de viande, puis… sans être vus, se faufilent, s’éclipsent, sans acheter un seul livre.

Certains, achètent. Non par respect mais parce qu’ils savent reconnaître la valeur d’un ouvrage !

Il s’y ajoute cette absence totale et meurtrière  de lecteurs au Sénégal aujourd’hui !

Qui achète et lit dans ce pays ?

Pas même la majorité de ceux que l’on appelle les intellectuels ! Mes respects !

C’est une énigme ! La lecture est devenue une terrifiante énigme au pays de Senghor !

Aucune tribune, aucun plateau de radio ou de télévision, ne fait vendre des livres. 

Les libraires, compris  ! Ils vivent de l’achat des fournitures scolaires !

Il faut aller lire « Sabaru jinne »pour écrire autrement. C’est une solide œuvre de création, de créativité.

Il faut à nos écrivains, nos nouveaux écrivains, ceux à venir, de commencer par le commencement: lire, beaucoup lire, encore lire, toujours lire, se cultiver, aller à la rencontre des auteurs du monde, revisiter les grands auteurs, pour trouver sa propre voie dans l’éblouissement, l’originalité, l’identité, la créativité !

Le problème, ce n’est pas écrire. Le problème, c’est qui est écrivain !

Je n’ai pas encore lu le travail performant indiqué de Meïssa Maty Ndiaye dans l’article du site où Pape Samba Kane et lui, sont cités.

Je ne peux donc pas en parler.

Ce que je peux dire, c’est que les éditions  feu de brousse ont également publié le poète Meïssa Maty Ndiaye ! Pour dire !

Meïssa a une alliance magique avec la poésie.

Ce n’est pas un homme. C’est une fibre émotionnelle contagieuse !

Et quelle générosité, quel élan de fraternité, quelle présence, quel don de soi  !! Une rare merveille humaine !

Merci mon frère Mamadou Camara pour m’avoir fait découvrir cet article sur le site indiqué !

Je tenais ici à te remercier et te répondre avec mon cœur sur ces deux auteurs de chez nous.

Amadou Lamine Sall, 25 fev. 2025.

___________

Réponse de M. IBRAHIMA LO, DIRECTEUR DU LIVRE, SUITE À au TEXTE du poète Amadou Lamine Sall SUR LES ÉCRIVAINS PAPE SAMBA KANE ET MEÏSSA MATY NDIAYE !

Chers amis de la CA,
C’est avec respect et intérêt que je lis notre ami Amadou Lamine Sall. A l’instar de nombreux membres de notre espace commun, je me réjouis et me délecte de ses contributions de haute facture. Ils nous procurent généralement de solides arguments pour décrypter et mieux appréhender les grandes questions liées à la Culture en particulier.

Dans un récent dialogue à  » Mon ami Mamadou Camara  », Amadou Lamine Sall parle de Sabaru Jinne, roman commis par l’autre ami Papa Samba Kane et dont le manuscrit l’a  » ébloui  » et pour lequel il est  » tombé fou  »
L’extase du poète semble se prolonger au point de condamner et sans appel, le jury qui commit le sacrilège de ne point primer cette œuvre.

La dignité de Grand Prix ayant échappé à son auteur préféré, Lamine Sall estime que  » la qualité et la fiabilité du jury posaient problème !  »

Mieux -ou pire, c’est selon-  » Cela se murmurait. Cela se disait. Certains membres du jury, courageux, se confiaient »
Et l’ auteur d’assumer sans sourciller  » Je ne regrette pas de le dire ici, à cette occasion  »

Le courroux du poète atteint son paroxysme lorsqu’il estime que  » c’est le jury qui ne méritait pas un tel chef d’œuvre littéraire qui rompait dans ses techniques narratives à tout ce que l’on écrivait jusqu’ici dans notre pays ! »

C’est là que la pilule devient inacceptable. Ayant eu le privilège de servir ce jury pendant 3 mois, de février à juin 2017, je suis dans l’obligation de réfuter les accusations dont il est l’objet.

Par respect pour Aminata Sow-Fall, Fama Diagne Sène, Annie Coly, Madieyna Ndiaye, Abdoulaye Racine Senghor, Baytir Ka, et l’excellent Alioune Badara Diané, Professeur titulaire de Classe exceptionnelle au département de Lettres modernes de l’Ucad qui eurent la patience d’évaluer 40 romans, 12 recueils de poèmes, 4 pièces de théâtre, 3 nouvelles, 2 contes, 1 bande dessinée, 1 récit et 3 essais.

À défaut de leur rendre un hommage mérité, personne n’a le droit douter de leur moralité. Ils ont rempli la mission avec une compétence et conscience professionnelles que rien ne saurait remettre en cause.

Cette première réaction me semblait indispensable pour rétablir un pan de vérité.
Qu’il me soit permis de boucler ce témoignage en réitérant mon entière satisfaction et mon profond respect à ces jurés qui ont reconnu le talent et la pertinence des candidats nominés que sont :

1. Andrée-Marie DIAGNE-BONANÉ, La Fileuse d’amour
2. Habib Demba FALL, Les Trésors du chaos
3. Moumar GUEYE, La Malédiction de Raabi
4. Ibrahima HANE, Errance
5. Pape Samba KANE, Sabaru jinne. Les tam-tams du diable
6. Moustapha Ndéné NDIAYE, Un indigène à Gorée
7. Samba NDIAYE, Les Marrons glacés
8. Jules NDOTTY, Les Songes de Nseka
9. Mamadou SAMB, L’Écharpe des jumelles
10. Rahmatou SAMB-SECK, Fergo. Tu traceras ta route

Mes chaleureuses Félicitations à Rahmatou Samb Seck qui a remporté le 1er Grand prix de Chef de l’Etat pour les Lettres mais aussi à Andrée Marie Diagne qui a remporté le 2e prix.
Excellente soirée sous la protection divine Aamiin.
              
            ————-

LA RÉPONSE D’AMADOU LAMINE SALL  :        


Amadou Lamine Sall, ce soir du 26 février 2025
        
Ibrahima, vous connaissez le respect et l’immense affection que je vous porte !

Ses sentiments resteront entiers et sans fêlure !

J’ai toujours su que le fonctionnaire que vous êtes, en service et responsable moral de la Direction du livre et de la lecture, restait toujours éveillé et à l’affût pour protéger son espace et les misions qui lui étaient confiées.

C’est noble ! Cela vous  grandit.

Mais cet espace est un espace partagé. Il vit et respire par la liberté d’expression et pour la liberté.

Les écrivains ne vivent pas dans un enclos !

Les fonctionnaires, souvent !

Mais vous n’auriez pas dû vous amuser à manier des armes !

Vous vous  êtes trompé de cible. 

Vous avez, en plus, tiré à côté et votre douille, je vous la rends car c’était une balle à blanc.

Pour dire que votre fusil ne tue pas, puisque vous n’êtes pas un vrai tueur.

Vous ne ressemblez pas et vous ne ressemblerez jamais aux snipers infaillibles que je connais bien.

Pourquoi ? Parce que vous êtes un solide et imbattable croyant ! Un homme humble et émouvant !

Vous êtes également pour moi, un frère, et pas n’importe lequel.

Vous avez été à mes côtés, physiquement, à un moment tragique de l’histoire de ma vie. Cela ne s’oublie pas.

Vous comprendrez.

Je suis crucifié en découvrant que c’est vous qui avez écrit ces lignes, ces mots, sur moi.

Je ne suis pas de ce scénario, de ce film et de ce monde.

Ôtez vos lunettes de soleil. Il est minuit !

Libre, oui libre, je suis libre d’écrire ce que je crois être, pas injuste, mais étrange. Très étrange.

Vous Ibrahima, vous n’êtes pas libre. Vous êtes enchaîné, menotté par vos fonctions.

Vous ne choisissez pas, vous ne décidez pas. Vous exécutez et vous l’avez toujours très bien fait !

Cela vous honore.

Vous savez tout, mais vous faites semblant de faire la sieste.

Ce n’est pas une fois ou dix fois, que j’ai échangé avec vous, dans votre bureau, à l’étranger, sans masque, sur nombre de problématiques bloquants et relatifs au livre dans ce pays que nous chérissons tant et auquel vous avez  beaucoup donné dans le domaine du livre !

Je sentais toujours que vous aviez tout compris mais que vous ne pouviez pas, hélas, avancer un pas, un seul.

Ce n’est pas, en effet, vous qui décidez et les murs ne sont pas sûrs ! Ils ont quatre oreilles ! Plus que nous.

Je n’ai jamais rencontré un homme qui était aussi fidèle à sa hiérarchie. Ce n’est pas une critique. C’est une ligne de conduite admirable ! C’est une valeur d’honnêteté morale rare de nos jours.

Vous confondez tout en me répondant de la manière dont vous l’avez fait !

Non, vous ne me  mettrez pas en mal avec tous ses membres de jury que vous citez si goulûment et qui font partie du ciment de notre culture !

Chacun d’eux est un patrimoine !

Je n’ai rien contre eux. Je les respecte !

Chacun fait son job. Je fais le mien.

Vous lisez vite et mal, Ibrahima !

Relisez sans hoquet mon texte. J’y ai mis tout le respect dû au jury dédié !

Aux auteurs du prix, j’ai dit mon respect.

Un écrivain qui se respecte, respecte le mérite de ses semblables !

J’ai le droit de dire et de souhaiter que l’ouvrage de Pape Samba Kane, méritait le Grand Prix du président de la République pour les lettres, au regard de son audace narrative et architecturale !

Je n’ai pas dit que la gracieuse, fine et érudite Ramatoulaye, n’avait pas mérité d’être primée.

J’ai pour cette personne une singulière admiration pour ce qu’elle est comme valeur sûre et comme âme incomparable !

Dans mon texte libre et assumé, j’ai pointé mon pistolet non chargé sur un jury non pas compétent, mais presque surréaliste.

J’avais même oublié que Ramatoulaye était primée la même année que « Sabaru Jinné » était en lice.

Ce j’ai dit et écrit, n’est pas la même chose que ce que vous avez écrit, ce n’est pas le même ton que le mien, le même vice effroyable n’accuser des personnes.

Votre accusation d’Amadou Lamine Sall est stupéfiante !

En écrivant d’ailleurs cette réponse à Mamadou Camara, je souriais.

Je savais pourquoi je souriais. Je vous attendais sans vous attendre.

Je vous voyais courir à perdre vos sandales sans vous voir !

Mais pourquoi donc vous écrivez ces conneries ?

J’ai reçu tellement de retours, suite à mon texte, que cela vous aurait guéri de votre précipitation  à me traîner devant les juges !

N’oubliez pas qu’il arrive que les accusés soient plus libres que les juges !

Je regrette souvent d’avoir été bien éduqué.

Il arrive un moment où il devient difficile, impossible, de se taire.

Je n’aurais même pas dû vous répondre.

Vous méritiez, avec ce que vous avez écrit  sur moi, le silence.

Le silence, c’est lutter contre soi quand on a en face des personnes que vous appréciez et qui sortent de l’ombre avec leurs haches !

Non, vous ne me mettrez pas en mal avec les auteurs que vous énumérez si longuement ni avec le jury dont vous déclinez les noms !

Je redis à tous ici, ceux qui m’ont lu comme ceux qui ne m’ont pas lu, tout mon respect.

Comme votre texte et moche et injuste, Ibrahima !

Il ne devrait pas vous ressembler car vous n’êtes ni moche ni injuste !

Vous avez seulement choisi d’être Zorro en oubliant et votre cheval et votre épée !

C’est comme tel qu’aujourdhui et demain, je voudrais garder en moi Ibrahima Lo : un homme bon qui s’essaie à la laideur et qui ne réussira pas à être laid !

Le Ramadan arrive ! Prions et donnons-nous la main, en lieu et place d’allumer des feux de forêt !

Mon article était pour célébrer deux écrivains valeureux et admirables.

Le livre de Pape Samba Kane méritait le commentaire de son éditeur et ami Amadou Lamine Sall.

J’ai beaucoup échangé avec Pape Samba Kane hier.

Je lui envoie votre cyanure en toc !

Je ne voulais qu’alerter sur ce que doit être notre littérature : un exemple de créativité, d’innovation, de grandeur, de beauté.

Ibrahima, si cher, vous ne me ferez pas taire sur ce plan. C’est mon espace de vie. Mon oxygène.

Dieu vous couve et vous garde demain et toujours, dans nos mémoires,  pour ce que vous avez fait pour le livre et la lecture au poste difficile que vous occupez encore. aujourd’hui.

Vous gardez mon affection et ce sera pour toujours.

Amadou Lamine Sall, soir du 26 février 2025.