Chère Feuille, tel est le titre, doux et énigmatique, du premier ouvrage de Maguette Seck, jeune autrice de 23 ans qui fait une entrée remarquée sur la scène littéraire. Un nom qui résonne déjà avec une force singulière, tant il évoque un héritage : celui de Mariama Bâ, sa grand-mère, figure tutélaire de la littérature africaine francophone, autrice de Une si longue lettre.

Mais loin de s’abriter dans l’ombre majestueuse de l’illustre aïeule, Maguette Seck écrit pour exister par elle-même. Dans Chère Feuille, elle déploie une parole intime, fragile et courageuse, comme on tend une main ou qu’on confie une prière. Ce recueil autobiographique est un kaléidoscope de sentiments : la douleur y dialogue avec l’amour, la foi apaise la solitude, et la résilience en devient le fil conducteur. Chaque page semble déposée comme une offrande, une confidence faite au monde et à soi-même. Une littérature du cœur, où l’écriture devient acte de survie autant que de rédemption.

Titulaire d’un Master 2 en management des achats internationaux et innovation, Maguette Seck incarne cette génération plurielle, à la croisée des disciplines, entre rigueur académique et quête de sens littéraire. Son parcours universitaire, tout comme sa trajectoire personnelle, nourrit une œuvre en gestation, au confluent de l’intellect et de l’émotion.

Loin de se vouloir héritière figée, Maguette trace sa propre route, portée par un souffle nouveau et un regard féminin contemporain. Dans Chère Feuille, elle ne cherche pas à réécrire Une si longue lettre ; elle lui répond peut-être, à sa manière, en posant sa propre voix sur la page blanche, avec sincérité et maturité.

Cette première publication est moins une conclusion qu’un commencement : le premier pas d’une jeune femme qui, en embrassant l’écriture, fait le serment silencieux de continuer à dire le monde, à sa manière — lucide, vibrante et profondément humaine. Une promesse à suivre.