Huit décennies après sa disparition tragique à l’âge de 24 ans, la figure emblématique d’Aline Sitoé Diatta, résistante à la colonisation française et icône de l’identité africaine, sera au cœur d’un symposium international inédit.

Ce jeudi 22 mai 2025 à l’Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ)

Placé sous le thème « Aline Sitoé : 80 ans après, l’actualité d’une icône des luttes de libération et du refus de la désafricanisation », cet événement scientifique ambitionne de réactualiser l’héritage de la célèbre « Dame de Kabrousse » dont la parole a été étouffée à seulement 24 ans, en mobilisant chercheurs, universitaires, intellectuels et étudiants autour de ses combats, de sa pensée et de son actualité.

Avant même que le panafricanisme ne prenne forme en tant qu’idéologie structurée, des figures africaines souvent des femmes ont incarné la résistance face à l’oppression. Parmi elles, Aline Sitoé Diatta occupe une place singulière.

Née en 1920 à Kabrousse, en Casamance, elle incarna un idéal de liberté, d’égalité et d’attachement aux racines culturelles diola. À travers un engagement non-violent, inspiré par sa foi, ses visions spirituelles et une forte conscience identitaire, elle mena une lutte pacifique contre les injustices du système colonial : refus de payer l’impôt au colon, de cultiver l’arachide pour l’exportation et de s’enrôler dans l’armée française. Un combat pour l’émancipation, mené entre 1942 et 1943, qui lui valut l’arrestation, l’exil forcé et la mort à Tombouctou en 1944.

Ce symposium est organisé par le mouvement de pensée Impluvium, en collaboration avec l’Association Sénégalaise de Philosophie ASEPHI, le LARSES de l’Université Assane Seck de Ziguinchor et le LINC de l’Université Cheikh Anta Diop. Il vise à revisiter l’actualité de cette figure oubliée et à restaurer sa place dans le récit historique africain.