Par BA Amadou
«Il n’y a pas, dans la vie d’un peuple, de situations qui ne puissent changer. Tout peut changer, mais rien ne changera sans l’effort des volontés de tous ceux qui dont le destin est en cause. Notre destin n’est inscrit dans aucune fatalité. C’est à nous qu’il appartient de le forger, pour nous-mêmes, et par nous-mêmes, et pour l’avenir de nos enfants. Mais l’avenir on le fait dès maintenant, en commençant par résoudre les problèmes d’aujourd’hui, et en menant des actions pouvant influencer positivement l’évolution ultérieure», disait l’homme de culture, le combattant pour notre dignité, Amadou Mahtar M’BOW.
La malédiction de Cham n’existe pas. La rupture, ce n’est pas la chasse aux sorcières, les menaces, le verbiage, le populisme, les perquisitions ou les interdictions de sortie du territoire, c’est de travailler conformément à ses engagements électoraux, validés par la population. «Cela semble toujours impossible, jusqu’à ce que cela soit fait», disait un autre illustre africain, Nelson MANDELA (Voir mon article sur Madiba, Médiapart, 19 juillet 2019).
Amadou Mahtar M’BOW vient de nous quitter à l’âge de 103 ans. Le Sénégal, sous Macky SALL, avec mon doyen et professeur, Ibrahima FALL, avait célébré en grande pompe, le 20 mars 2021, le centenaire d’Amadou Mahtar M’BOW. Il fait partie des dignes fils de l’Afrique et de ses diasporas, notre grande fierté faisant du Sénégal un «Grand petit pays». En effet, «Je serai toujours disponible, aussi longtemps que mes forces le permettront» dit-il. À 100 ans, il avait bon pied bon œil et n’avait rien perdu de ses facultés intellectuelles et mentales, toujours combatif. Les combats d’Amadou Mahtar M’BOW sont multiples, notamment pour la dignité de l’Homme noir, sont plus que jamais d’une grande actualité : un nouvel ordre économique international, un nouvel ordre de l’information, une réduction des inégalités et des politiques de développement, un transfert technologique, un développement durable, une éducation des masses, notamment des paysans, et une démocratie revitalisée et apaisée. Il s’est toujours engagé pour l’Afrique.
M. Amadou Mahtar M’BOW, dont la contribution particulièrement discrète, mais déterminante à la consolidation de la démocratie sénégalaise, est un grand Sage dont les recommandations ont abouti au référendum du 20 mars 2016, rénovant, profondément la démocratie sénégalaise. Ce référendum est aussi un hommage à cet homme hors du commun qui a choisi de mettre l’intérêt de l’Afrique hors des contingences politiciennes. En effet, en 2012, le président Macky SALL nomme M. M’BOW à une mission en charge de rénovation des institutions de la République. M. M’BOW avait aussi présidé les Assises Nationales qui ont été publiées chez l’Harmattan. Le rapport général des Assises nationales ouvertes le 1er juin 2008, a fait le bilan des cinquante ans d’indépendance et trace les perspectives de refondation de la nation sur des bases nouvelles. Le président Macky SALL a eu raison, dans ces moments importants de la vie politique sénégalaise, de faire confiance à une conscience morale constante représentée par le doyen Amadou Mahtar M’BOW.
Cet homme d’État a toujours été un insoumis et un rebelle, réclamant sans cesse et de manière résolue, la dignité pour les Africains. Ainsi, M. M’BOW a été un des leaders de la F.E.A.N.F., un syndicat étudiant exigeant l’indépendance immédiate de l’Afrique ; cette activité syndicale intense lui a valu d’être exilé, par les autorités coloniales, à Rosso en Mauritanie. M. M’BOW a une connaissance pointue du milieu rural et des questions d’éducation. Il a produit entre 1953 et 1957 diverses enquêtes qui couvrent des villages représentatifs du Sénégal. En 1958, avec Abdoulaye LY et Assane SECK (1919-2012), autour du Parti du Regroupement Africain, (P.R.A), Amadou Mahtar M’BOW réclame l’indépendance immédiate du Sénégal, et refuse donc l’autonomie interne. Sa production intellectuelle entre 1963 et 1970 couvre également des questions d’histoire et d’éducation, ainsi que de grands dossiers sur l’Afrique.
Pendant son mandat de Directeur général de l’UNESCO, M. M’BOW a fait entendre la voix des opprimés, à travers une plaidoirie pour plus de justice, d’égalité et de fraternité, dans une société internationale fondée sur le multilatéralisme et le respect des différences. C’est ainsi qu’il a produit, notamment, des contributions déterminantes sur le nouvel ordre économique international, la solidarité des nations, le temps des nations. Dans son ouvrage, «Le temps des peuples», M. M’BOW a recensé ses principaux discours et ses combats à l’UNESCO pour faire entendre la voix des pays du tiers-monde. Les thèmes abordés sont variés : le monde et la solidarité, problèmes d’hier et d’aujourd’hui, les périls, races et racisme, les droits de l’homme, le colonialisme, la paix et le désarmement, le développement, la culture, l’Afrique en changement, le nouvel ordre économique international, l’information, la communication, la préservation du patrimoine de l’humanité, la vocation de l’UNESCO.
M. M’BOW avance que «Le temps des peuples» ne serait pas alors seulement celui dont disposent les uns pour «envahir l’aire culturelle et de communication» des autres, mais aussi celui qui permet d’aboutir à ce rééquilibrage de la société internationale, dans le sens de la justice et de l’égalité. L’UNESCO étant devenue la tribune des peuples opprimés, cela n’a pas manqué d’agacer, très fortement l’Oncle Sam.
Son indépendance d’esprit, sa lucidité, sa grande bienveillance forcent l’admiration. Il n’a pas échappé à tous les Africains que durant son glorieux mandat, en qualité de Directeur Général de l’UNESCO (1974-1987), il a exercé une influence décisive pour la promotion des valeurs culturelles de notre continent. «Il faut guider le navire : promouvoir la justice et la concorde entre les hommes, donner à chacun, par l’éducation, la possibilité d’exercer pleinement sa responsabilité d’homme, faire en sorte que la science serve à dompter le chaos des forces naturelles, que la culture, enfin, crée l’atmosphère propice à l’épanouissement des plus nobles capacités humaines», dit-il lors de son discours d’investiture du 19 novembre 1974. En effet, M. M’BOW a été sous-directeur de l’UNESCO de 1970 à 1974, puis Directeur Général de l’UNESCO de 1974 à 1987. Dans un ouvrage, il plaide pour l’entraide internationale, l’égalité de traitement entre tous les pays, le respect des particularismes culturels, la liberté de l’information et la juste répartition des moyens de communication. Les États-Unis ont quitté un certain temps l’UNESCO, pour protester contre cette politique tiers-monde de M. M’BOW. Après ses mandats à l’UNESCO, il sera pendant plus de dix ans enseignant au Maroc, avec résidence au Sénégal.
Amadou-Mahtar M’BOW est né le 20 mars 1921, à Dakar (Sénégal), dans une maternité où vivait à cette époque son grand-père maternel, Amadou CASSET, un tirailleur sénégalais de la Première Guerre mondiale, devenu par la suite employé au service d’hygiène de la ville de Dakar. Enfant, on était tellement fier de notre Amadou-Mahtar, qu’on avait bâti une légende suivant laquelle ses origines lointaines seraient des ancêtres peuls, des forgerons, originaires de Bélinaïdé, un village situé à 10 km de Danthiady, mon village natal. «Mes parents étaient originaires du Oualo, qui était une zone de contact entre les Ouolofs, les Maures, les Peuls et les Toucouleurs. Mon père vivait à Louga. Il est difficile de savoir d’où venaient mes ancêtres les plus lointains» dit-il. Amadou-Mahtar, de culture Ouolof, ayant grandi au sein de l’ancien empire du Cayor, parle le Peul qu’il a appris de sa grand-mère. L’origine des Peuls remonte à l’Égypte, suivant Cheikh Anta DIOP. De là son goût pour l’histoire «L’enfance d’entre nous a été bercée par des récits qui n’avaient rien de commun avec l’histoire telle qu’elle était enseignée dans les écoles coloniales et missionnaires», dit-il.
Son père, Fara N’DIAYE – M’BOW (Né vers 1870), agriculteur et artisan, maître de la parole, connu pour sa grande probité et son intégrité, un érudit de l’oralité, avec trois enfants (Amadou-Mahtar, Peinda et Gami), avait la responsabilité d’une grande famille. «Mon père était unanimement respecté, parce qu’il a toujours été d’une grande droiture. C’était un homme profondément religieux. Il avait un grand sens de l’équité et en même temps de la responsabilité. Il voulait préparer les hommes à être des hommes (…). Il nous exhortait à la modestie, l’humilité, au respect des personnes âgées, à la compassion à l’égard des humbles, des plus pauvres, des infirmes, des femmes sans défense. (…) Il considérait aussi que l’homme devait constamment s’efforcer de s’élever à un niveau toujours plus haut dans l’ordre du savoir, de la spiritualité. Il priait beaucoup, mais n’a jamais été détaché des choses de la vie.», dit M’BOW. Son père, Fara, un notable local, né à Dialakhar, mais dont la naissance a été déclarée à Saint-Louis, avait la nationalité française et faisait partie de la délégation sénégalaise à l’Exposition universelle, à Paris, de 1900 ; il fut ébloui par l’électricité, la Tour Eiffel et le métro parisien, l’inauguration duquel il assista. Il avait deux épouses (Awa SECK DIAGNE et Yony SOW), mais sans enfants, en 1920, il songea, à 50 ans passés, d’avoir une troisième épouse, N’Goné CASSET (1901-1933 ?), la mère d’Amadou-Mahtar. Enfant désiré, Mahtar signifie «le choisi».
Enfant, choyé, il fut élevé par les deux autres épouses de son père : «Je n’ai pas eu une seule mère, j’en ai eu plusieurs. Comme ma sœur cadette et mon jeune frère, j’ai été élevé par une des femmes de mon père : Yoni Sow, qui, elle aussi, m’a considéré comme son fils. (..) Sans doute, plus que ma propre mère, c’est ma seconde, mère Yony Sow, qui m’a le plus initié aux traditions africaines, véritable puits de savoir et de science», dit-il. En 1933, à 12 ans, Amadou-Mahtar perd sa mère ; c’est la première expérience de la mort : «J’en ai souffert énormément, mais intérieurement. Dans les sociétés africaines traditionnelles, on nous apprenait à toujours garder la maîtrise de soi, à accepter la douleur et la souffrance, sans manifestations extérieures», dit-il. Étant l’aîné de la famille, il devait donner l’exemple, sans défaillance. Aussi, jusqu’à l’âge de 15 ans, il a semé, labouré, ramassé les récoltes et mené les animaux jusqu’aux pâturages. Il découvre et apprend à aimer la nature «Je connaissais toutes les plantes, celles qui guérissent, celles qui tuent», dit-il. Dans ce monde rural, il a appris le goût de l’effort, la persévérance, l’humilité et la solidarité. Comme tous les enfants musulmans, en mars 1927, il commence à fréquenter l’école coranique, en plein air, chez Amadou FALL, atteint de poliomyélite, un maître sévère : «C’est une école d’humilité ; quels que soient sa condition ou son milieu, l’élève doit se plier à certaines exigences telles que la corvée du bois ou de l’eau, la culture de la terre, l’aumône à demander au bénéfice du maître» dit-il. Le maître d’une école coranique ne recevait aucune rétribution, il mettait son savoir au service de la communauté. La mémorisation, la valeur éthique et morale de l’école coranique ont inculqué à Amadou-Mahtar l’humilité, la fraternité, le sens de la responsabilité et le goût de l’effort. Entre 1928 et 1930, une grande famine sévit, avec de nombreux morts : «Enfant, j’ai côtoyé la faim. J’ai vu des hommes, des femmes, mourir de faim. La faim, ce n’est pas une figure de rhétorique ; il faut l’avoir vécue pour en comprendre l’angoisse», dit-il. Amadou-Mahtar a tenté de sensibiliser l’Occident, avec son opulence, cet univers du sous-développement, de la pauvreté et de la misère. C’est une aberration que l’on trouve également la pauvreté, même dans les pays industrialisés.
Son père le destinait à l’école coranique ; il devait se rendre en Mauritanie, quand le passage de Blaise DIAGNE (1872-1934), change le cours de son destin. Le député du Sénégal arrive à ses parents que l’école est une grande chance, pour préparer l’avenir du pays et de la famille. Par conséquent, en novembre 1929, à l’âge de 8 ans, le jeune Amadou-Mahtar entre à l’école coloniale française, vêtu de son boubou traditionnel. Il ne commencera à s’habiller, à l’européenne, qu’à l’âge de 17 ans. À cette époque c’était un privilège, pour les indigènes d’aller à l’école française, particulièrement sélective. Sur les 40 élèves de sa promotion, seuls 8 ont été admis au certificat d’études primaires élémentaires (C.E.P.E.). Après son CEPE, en 1937, à 16 ans, trop âgé, il ne pouvait pas fréquenter le lycée ; il fait alors deux années d’études commerciales à Dakar. En 1938, après concours, il entre en qualité de commis dans l’administration, au cabinet du gouverneur de Dakar, au Bureau du courrier du gouverneur de la circonspection de Dakar et dépendance. Pendant la Seconde guerre mondiale, et à 18 ans, désireux de se battre contre l’oppression, engagé volontaire, en mars 1940, il choisit l’armée de l’air où il rejoint l’École des radiotélégraphistes qui venait d’être ouverte à la caserne Rocabey à Saint-Malo, en France. Le 16 juin 1940, l’école reçoit l’ordre de se replier. Deux jours plus tard, il entend l’appel du Général. Il souhaite rejoindre Londres. Sans succès. Il passe un mois en Bretagne puis, après avoir été démobilisé à Limoges, rejoint finalement le camp de Rivesaltes où étaient regroupés des contingents de tirailleurs. Si beaucoup d’hommes politiques de l’Afrique francophone ont participé à la Seconde Guerre mondiale, on sait par contre peu de choses sur ceux qui essayèrent de rejoindre, et parfois jouèrent un rôle actif, dans la Résistance. «J’avais conscience d’accomplir un devoir d’homme libre. Je ne suis pas un non-violent, mais je trouve la guerre fondamentalement absurde. La prochaine signifiera la fin de l’homme», dit-il.
Après la débâcle, il rejoint le Sénégal. En octobre 1940, Amadou Mahtar M’BOW rentre au Sénégal, où il reprend ses fonctions auprès du gouverneur dans un nouveau service, le comité local des échanges commerciaux. Il y rencontre à cette époque Robert CORNEVIN. Il sera rappelé à la base aérienne de Thiès. En novembre 1942, après le débarquement des forces alliées en Afrique du Nord, il reprend le combat de libération et se retrouve, en octobre 1943, à l’école de l’air, à Agadir, au Maroc. Il en sortira sergent, spécialiste des équipements électriques des avions.
Après avoir obtenu le Brevet supérieur de mécanicien de l’armée de l’air et servi à deux postes de chasse en Auvergne, il sera démobilisé à Paris, en 1945. Il suit les cours de l’école d’électricité de Bréguet, rue Falguière, à Paris 15e (installée depuis 1987, à Noisy-le-Grand), pour devenir ingénieur-électronicien. À 27 ans, il passe son baccalauréat, dans un lycée à Paris 20e. Subitement, Amadou Mahtar prend conscience du rôle que les étudiants doivent assumer dans la décolonisation de l’Afrique. Il ne faudrait jamais oublier d’où on vient. Il s’inscrit alors à la Sorbonne aux cours d’histoire et de géographie : «C’était un choix et je ne cache pas qu’il était politique. J’estimais à l’époque que ce qui était le plus important pour l’Afrique c’était d’avoir des intellectuels qui se penchent sur leur passé, qui revalorisent les cultures africaines et qui puissent éveiller l’intérêt des jeunes pour leur histoire et pour les problèmes du monde», dit-il. Amadou Mahtar M’BOW fréquente Abdoulaye LY (1919-2013), ancien directeur adjoint de l’I.F.A.N et secrétaire général du Parti du regroupement africain-Sénégal ; ce qui ancrera ses idées encore plus à gauche. Dès 1948, il est président de l’association des étudiants africains à Paris. Élu président du bureau provisoire de la Fédération des Étudiants d’Afrique Noire en France (F.E.A.N.F.), au congrès à Bordeaux, dans la nuit du 31 décembre 1950 au 1er janvier 1951, il en devient le Secrétaire Général au congrès des 20 et 22 mars 1951, aux côtés de Solange FALADE, (Dahomey), la présidente. Il est convaincu qu’il faut avant tout se battre pour la dignité des opprimés et du peuple noir, en particulier, parce qu’il est l’un des plus opprimés. C’est l’époque où la Négritude bat son plein à Paris, pour réhabiliter un passé dissimulé par le discours colonial, il revendique la richesse culturelle de l’Afrique et sa diaspora.
À la Sorbonne, il rencontre une Haïtienne, Raymonde SYLVAIN, fille d’un diplomate et nièce de Bénito SYLVAIN, un éminent panafricaniste, qui sera sa femme le 27 juillet 1951 (70 ans de bonheur), et lui donnera trois enfants, deux filles : Awa M’Bow KANE, docteure en médecine dirigeant sa clinique Médic’Kane, à Dakar et Marie-Amy M’Bow DIOP, docteure en archéologie, et conseillère culturelle à l’ambassade du Sénégal à Paris, ainsi qu’un garçon, Fara-François M’BOW, responsable qualité sécurité environnement, dans la région parisienne. «J’ai épousé une Haïtienne. Haïti est un pays extraordinaire. J’ai connu ma femme à Paris, à la Sorbonne, elle était étudiante en histoire comme moi. Son père était un universitaire et un diplomate à Bruxelles. J’étais comme un fils pour mon beau-père parce qu’il n’avait que des filles. Son parcours me rappelait un peu le mien. Mon beau-père a été mis en prison pendant 5 ans par son propre cousin, par le ministre de l’Intérieur, parce qu’il était consul général d’Haïti à Saint-Domingue. Il avait dénoncé le ministre de l’Intérieur qui trafiquait les Haïtiens comme des esclaves avec des Planteurs de la République dominicaine. Il a alors démissionné de son poste, il est revenu à Haïti, a fondé son parti et s’est mis à attaquer ce ministre de l’Intérieur. Il est arrêté et mis en prison», dit-il.
On lui offre un poste d’enseignant en France, qu’il refuse. On lui propose un poste au Cameroun, mais Amadou-Mahtar prend prétexte de sa préparation de doctorat sur la mise en valeur du fleuve Sénégal, pour retourner au Sénégal. En 1951, il enseigne d’abord à Rosso, en Mauritanie, qui dépendait de l’académie Sénégal-Mauritanie. C’est une sanction déguisée, on voulait l’éloigner des centres de décisions : «J’en ai été ravi. Ce que je voulais c’était reprendre contact avec l’Afrique, me retrouver avec des élèves africains. J’étais le seul professeur noir de toute l’académie. C’était un événement», dit-il.
De 1953 à 1957, il est affecté à Dakar, en charge des services d’éducation de base. Les paysans sont analphabètes, or la dignité passe par l’école. C’est une période exaltante : «la plus riche de ma carrière» dit-il. Utilisant le français et les langues nationales, il invente une méthode de lecture-écriture, spécialement adaptée aux ruraux.
En 1955, il adhère au Bloc Démocratique Sénégalais (BDS), le parti de Léopold Sédar SENGHOR et Mamadou DIA, fondé en 1948 et qui, quelques années plus tôt, depuis les élections législatives de 1951 domine la vie politique sénégalaise en ayant éclipsé la SFIO de Lamine GUEYE. «La politique, au sens générique du terme, était toujours présente dans ma vie et mon activité professionnelle», dit-il.
En 1957, dans le cadre de l’autonomie interne, il est nommé Ministre de l’éducation et de la Culture du Sénégal. Partisan du Non au référendum de 1958, et de l’indépendance immédiate, il démissionne de son poste ministériel pour retourner à l’éducation, d’abord à Saint-Louis, puis à l’école normale supérieure à Dakar. Il a rejoint le Parti du Regroupement Africain-Sénégal nouvellement créé, en juillet 1958, à Cotonou, et dont il est membre du bureau politique : «Nous ne pouvons pas discuter avec la France tant que nous n’avons pas, nous-mêmes, notre indépendance. Et, notre indépendance, nous la voulions avec la Fédération africaine» dit-il. Après la crise de décembre 1962 qui voit l’éviction et l’emprisonnement de Mamadou DIA (1910-2009), le P.R.A-Sénégal demeure le seul parti légal de l’opposition face à l’Union progressiste sénégalaise, parti créé en 1958 et regroupant le BDS et la SFIO. En 1966, les leaders du PRA-Sénégal rejoignent l’U.P.S. Amadou Mahtar M’BOW est nommé ministre de l’éducation et amorce l’africanisation de l’université de Dakar, encore largement dominé par les Français. C’est lui qui doit gérer la crise de mai 1968, cela lui coûte sa place. Il change alors de maroquin, et devient ministre de la Culture, jusqu’en 1970.
Depuis 1966, Amadou-Mahtar M’BOW fait partie du conseil exécutif de l’UNESCO. Il préside le groupe des 77, représentant les pays du Tiers-monde. En 1970, René MAHEU (1905-1975), D.G de l’UNESCO de 1961 à 1974, lui confie le secteur de l’Éducation. Soutenu par les pays africains, il est nommé à la tête de l’organisation en remplacement du français René MAHEU. En 1974, il devient le premier représentant de ce qu’on appelle «le Tiers-monde», un Sahélien aux fonctions de Directeur général de l’U.N.E.S.C.O. Cela lui vaut plusieurs inimités et une campagne raciste dans la presse française. «Je crois que les grandes puissances ont toujours tendance à vouloir dicter aux dirigeants des instances internationales quelques-unes de leur volonté. Je ne l’ai jamais accepté dans ma vie», dit-il. M. M’BOW prend ses fonctions à la direction générale de l’UNESCO, en pleine guerre froide, avec l’arrivée de nouveaux États issus de la décolonisation et l’Apartheid était encore défendu par les Occidentaux. Musulman intègre, chef de famille attentif, tendre et prévenant, un bourreau de travail : «J’ai eu un mal fou à suivre son rythme. M’Bow a horreur des paresseux, mais il a eu tendance à trop écouter les flatteurs et les courtisans» écrit THASSINDA, son biographe. En homme cordial et ouvert, affable et simple, maîtrisant ses dossiers, il réalise un deuxième mandat à la tête de l’UNESCO, jusqu’en 1987. «Nous ne l’avons jamais vu se mettre en colère, mais s’il est prompt à accorder sa confiance, gare à celui qui le déçoit» disent ses collaborateurs. Partisan du multilatéralisme, son orientation tiers-mondiste à l’UNESCO est contestée par les Américains, il n’a donc pas pu décrocher une troisième réélection.
D’une grande intégrité morale, on dit que «M’Bow n’est pas corruptible, ni par l’argent, ni par l’alcool, ni par les femmes». En effet, Amadou-Mahtar M’BOW a été le défenseur, intrépide, de la sagesse africaine : «J’aurais été heureux de pouvoir, comme on le fait sous le baobab en Afrique, arriver à faire la confrontation de toutes les opinions, trouver une voie moyenne acceptable par tous. Je me méfie un peu de l’humanisme universaliste qui cache souvent un européocentrisme. Je préfère le pluralisme qui accepte l’identité particulière de chaque peuple. J’ai été élevé dans l’acceptation des différences, dans la tolérance. Je suis frère de tout être humain, quels que soient sa race, ses croyances, les lieux où il vit. À partir de là, on peut bâtir une véritable solidarité», dit-il. Sa fierté d’être Africain transparaît dans ses paroles et ses actes : «Quand je parle de l’Afrique, il ne s’agit pas d’une vision abstraite, mais d’une réalité vécue et pleinement assumée. (…) Oui, j’ai grandi avec l’Afrique, souffert de sa souffrance, vécu ses angoisses, assumé ses espoirs. J’en ai reçu une éducation faite de volonté d’enracinement au milieu traditionnel ; en assumant les valeurs fondamentales de ce milieu, nous nous assumions en tant qu’êtres libres dans une société dominée, car ce qu’il fallait préserver c’était la liberté de l’esprit, qui donne le vrai sens de la dignité. Aussi, la haine n’a jamais habité notre cœur, même dans les périodes d’affrontement, parce que nous n’avions jamais désespéré de l’homme» dit-il.
Amadou-Mahtar M’BOW, qui a passé son enfance à Louga, croit au dialogue des cultures, à l’ouverture aux autres : «Je n’oublierai pas, non plus, l’expérience que j’ai acquise depuis le jour où, par une matinée de novembre 1929, je fus conduit à l’école régionale de Louga par un père qui ne savait pas le français, mais qui avait senti que, si la continuité avec soi était essentielle, il fallait aussi établir la continuité avec le monde. (…) Le monde est un et le combat est partout le même» dit-il. Amadou-Mahtar est attaché à la solidarité entre les peuples, à l’égalité de traitement de tous les pays, pour un ordre international plus juste et plus équitable : «L’humanité est condamnée à vivre dans l’ère de la solidarité, si elle ne veut pas connaître celle de la barbarie. La solidarité c’est d’abord l’acceptation des différences (…) c’est de renoncer à toute idée de hiérarchie entre les peuples et les nations», dit-il. Bien que les États africains aient soutenu sa candidature à l’UNESCO, il a eu l’élégance de dire : «Je prends congé d’eux (États africains) parce que, désormais, je suis le citoyen de chacun de vos pays et le serviteur de la totalité de vos États».
M. Amadou Mahtar M’BOW, militant du respect des particularismes culturels et de la juste répartition des moyens de communication, est le premier à soulever, en 1978, bien avant le rapport du professeur Felwin SARR, la question de la restitution des biens culturels «Le génie d’un peuple trouve une de ses incarnations les plus nobles dans le patrimoine culturel. Or, de cet héritage où s’inscrit leur identité immémoriale, bien des peuples se sont vu ravir, à travers les péripéties de l’histoire, une part inestimable. Les peuples victimes de ce pillage parfois séculaire n’ont pas seulement été dépouillés de chefs-d’œuvre irremplaçables: ils ont été dépossédés d’une mémoire qui les aurait, sans doute aidés à mieux se connaître eux-mêmes, certainement à se faire mieux comprendre les autres. Ces biens de culture qui sont parties de leur être, les hommes et les femmes de ces pays ont droit à les recouvrer» écrit-il. Amadou Mahtar M’BOW condamne, fermement, toute tentative de hiérarchiser les cultures. L’Afrique est donc victime de spoliations artistiques pendant la conquête coloniale : «On pille les Nègres, sous prétexte d’apprendre aux gens à les connaître et à les aimer, c’est-dire, en fin de compte, à former d’autres ethnographes, qui iront aussi « les aimer » et les piller» avait dit Michel LEIRIS, dans une lettre à sa femme du 19 septembre 1931. La question de la restitution des œuvres d’art est une question centrale pour l’identité et la fierté africaines : «La conservation de la culture a sauvé les peuples africains des tentatives de faire d’eux des peuples sans âmes et sans histoire, et si la culture relie les hommes entre eux, elle impulse aussi le progrès. Voilà pourquoi l’Afrique accorde tant de soins et de prix au recouvrement de son patrimoine culturel, à la défense de sa personnalité et à l’éclosion de nouvelles branches de sa culture», proclame «Le Manifeste culturel africain» de 1969. Il faut donc libérer les œuvres d’arts africains de cet univers carcéral et les restituer, sans délai, au continent noir «La culture a pour point de départ le peuple en tant que créateur de lui-même et transformateur de son milieu. La culture permet aux hommes d’ordonner leur vie. Elle est la vision de l’homme et du monde», précise le «Manifeste culturel africain».
A chaque fois que, j’entame la lecture d’un grand écrivain noir, je trouve des traces du nom de notre vénérable Directeur Général et universitaire M. Amadou-Mahtar M’BOW. Ainsi, Birago DIOP (1906-1989) ne tarit pas d’éloges à son égard. Joseph ZOBEL est venu au Sénégal grâce à lui. C’est à l’UNESCO qu’Amadou Hampâté BA avait prononcé sa célèbre phrase «En Afrique, quand un vieillard meurt c’est une bibliothèque qui brûle». Pendant longtemps, l’histoire de l’Afrique a été enveloppée, «dans la couleur noire de la nuit». Pour son biographe, Amadou-Mahtar M’BOW, c’est «l’homme qui a cru en l’UNESCO et qui lui a consacré le meilleur de lui-même. (…) Cet homme nourrit des ambitions pour son continent et se sent préoccupé pour son avenir» écrit THASSINDA Uba. Une histoire générale de l’Afrique, en 8 volumes, a, finalement, vu le jour, avec une magistrale préface d’Amadou-Mahtar M’BOW ; son ambition de «reconstruire une histoire de l’Afrique libérée des préjugés raciaux hérités de la traite négrière et de la colonisation» et «favoriser une perspective africaine». Pendant longtemps, écrivait en préface le directeur général de l’UNESCO (1974-1987) Amadou-Mahtar M’BOW, les «mythes et préjugés de toutes sortes ont caché au monde l’histoire réelle de l’Afrique. Les sociétés africaines passaient pour des sociétés qui ne pouvaient avoir d’histoire. Malgré d’importants travaux effectués, dès les premières décennies de ce siècle, […] bon nombre de spécialistes non africains, attachés à certains postulats soutenaient que ces sociétés ne pouvaient faire l’objet d’une étude scientifique, faute notamment de sources et de documents écrits».
Avant d’être Directeur général de l’UNESCO, M. M’BOW, un ancien leader du PRA, a été enseignant, rédacteur de manuels scolaires, homme de culture est un citoyen engagé pour la République et la démocratie. Il a été député, et conseiller municipal à Saint-Louis. En effet, parallèlement à sa carrière d’éducateur, il mène un combat politique qui l’amène à des responsabilités de premier plan. Après ses mandats à l’UNESCO, retiré au Maroc, Amadou Mahtar M’BOW revient dans le jeu politique sénégalais à la fin des années 2000. C’est lui qui, pendant un an entre 2008 et 2009, préside les assises nationales, cette vaste coalition qui s’oppose à la réélection d’Abdoulaye WADE en 2012. Dès 1960, il avait acheté un terrain à Point E, à Dakar et y a fait bâtir sa maison. Reconnu pour son rôle de doyen, Amadou Mahtar M’BOW a également reçu plusieurs distinctions honorifiques. Il anime des conférences et colloques, écrit beaucoup et prodigue des conseils aux hommes et femmes politiques qui doivent pratiquer la concertation, afin d’être au plus près des besoins de la population. En dépit d’un âge avancé, il représente une conscience morale pour le Sénégal et participe toujours très activement à sa vie politique.
M. Amadou Mahtar M’BOW est avant tout un sage et un humaniste. Il s’est longuement posé diverses questions existentielles secouant notre temps. Dans une société de Chaos, en crise, en pleine mutation et de perte de valeurs «quel monde laissons-nous à nos enfants ?» s’interrogeait-il en 1978 : «Rien n’est plus encourageant de constater l’ampleur des luttes contre les inégalités économiques, sociales et culturelles, et aussi bien que la lutte pour la défense pour les droits de l’Homme, la défense de la paix, pour la sauvegarde de l’environnement, qui sont autant d’objectifs que l’humanité fait siens, même si les voies divergent quant aux moyens de les atteindre. Mais un tel comportement est déjà révélateur des dangers qui menacent de plus en plus les individus et les groupes. Le monde que nous laissons aux générations futures est souvent marqué par l’aléatoire. Se pose la question, essentielle à mes yeux, du pouvoir de ceux qui possèdent la maîtrise de la technologie et de la dépendance dans laquelle se trouvent ceux qui ne disposent pas cette technologie. L’éducation est l’un des droits dont la réalisation concrète fait partie de tout effort pour garantir un niveau de vie minimale à chacun», dit-il. Militant de la cause de l’individu dans sa totalité, il a toujours rêvé d’un monde à la mesure de l’Homme. «Notre génération a vécu le premier et fragile espoir de fraternité qui embrassa l’humanité tout entière. Les souffrances et les destructions causées par les deux guerres mondiales, les sacrifices avaient convaincu tous les peuples de la nécessité de surmonter les préjugés. Il nous avait semblé que l’immémoriale tentation éprouvée par les plus forts, d’user de la violence contre les plus faibles, en vue de les dominer ou de les exploiter, allaient progressivement reculer devant l’urgente nécessité de s’écouter mutuellement et de s’entraider», dit-il et en appelait à la communauté internationale de transcender ses égoïsmes, pour un vivre ensemble. Tous les peuples éprouvent, dans leur majorité, de dignité humaine, de vérité, de soif de justice et de fraternité.
De son vivant, une université à Diamniadio, près de Dakar, porte son nom. C’est une université d’excellence, dans le cadre du Sénégal Emergent, avec des unités de formation et de recherche, U.F.R., (Aménagement, urbanisme et patrimoine ; agriculture et alimentation ; Communication et graphisme ; gestion des entreprises ; métiers de la santé et sciences techniques ; terre et environnement) des écoles spécialisées en maintenance aéronautique, portuaire et aéroportuaire, mines et géologie, des instituts spécialisés en eau, implants et technologies biomédicales, hôtellerie, tourisme et mode, santé publique et sport, ainsi que des centres de formation permanente, pour les nouvelles technologies et les langues.
Incarnant cette fierté et cette dignité de notre continent, M. M’BOW représente, à mon sens, l’honneur d’être Sénégalais : «Je suis toujours prêt à servir mon pays, tant que mes forces me le permettront» a-t-il dit. Un hommage lui avait consacré, par ses collègues à l’occasion de ses 90 ans : «Vous avez, durant votre riche vie d’enseignant, de combattant de l’indépendance des peuples et de la liberté de l’homme, su donner avec beaucoup d’abnégation et d’engagement, un immense rayonnement à votre pays, le Sénégal, à votre continent et au monde entier» écrit Jean PING. En effet, Amadou-Mahtar M’BOW, «c’est le courage, la vision, la résistance. J’ai souligné les traits les plus marquants de sa personnalité, la capacité d’anticipation, d’être un vigile pour prévenir, prévoir, anticiper. Toutes choses que j’ai vécues de très près, mais j’ai pu admirer aussi son immense courage : rester debout, quand on le voulait à genoux» écrit Frederico MAYOR. «Les principes éthiques qui guidaient ses décisions et son action étaient devenus les nôtres. Permettez-moi de souligner deux principes que j’ai toujours associé à la personne de M. M’Bow : le sens de la justice, qui l’a amené à ne tolérer aucune injustice, aussi minime soit-elle ; son humanisme et sa mansuétude, car puissants et faibles, grands et petits, toutes et tous bénéficiaient de sa même attention et écoute», écrit Georges KUTUKDJIAN.
M. Amadou Mahtar M’BOW, dans sa vie, comme dans sa carrière, a toujours valorisé les valeurs de la culture africaine de la sagesse, du consensus au détriment du conflit. Dans sa dimension culturelle et de valorisation de la culture noire des sites prestigieux de l’UNESCO ont été sauvés (Abu Simbel, Borobudur et l’Acropole), Gorée a été classée au patrimoine de l’Humanité, et la Charte du Mandé est devenue patrimoine immatériel mondial, comme la tradition orale africaine. «Quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle» cette célèbre phrase d’Amadou Hampâté BA (1901-1991) a été prononcée à l’occasion d’une rencontre de l’UNESCO.
Amadou Mahtar M’BOW exhorte la jeunesse de demeurer à la disposition de l’Afrique dans ses combats pour sa souveraineté, sa liberté et sa dignité. En dépit des grandes difficultés, il demande aux jeunes de ne jamais désespérer. Rien n’est facile et donné ; tout se conquiert par un effort soutenu et constant : «Lisez. Apprenez. Et alors ne vous sera interdit. Tout cela est possible» dit-il à la jeunesse.
Indications bibliographiques
1 – La contribution d’Amadou-Mahtar M’Bow
M’BOW (Amadou, Mahtar), «Interview accordée à Abdoulaye Thiam», Sud Quotidien, 7 juin 2017 ;
M’BOW (Amadou, Mahtar), «Trafic illicite et restitution des biens culturels», Paris, UNESCO, appel du 7 juin 1978 ;
M’BOW (Amadou, Mahtar), Le temps des peuples, Paris, 1982, Robert Laffont, 370 pages ;
M’BOW (Amadou-Mahtar) sous la présidence de, Assises nationales, An 50, bilan et perspectives de refondation, Paris, l’Harmattan, 2012, 398 pages ;
M’BOW (Amadou-Mahtar), «Discours d’investiture, le 19 novembre 1974», Paris, UNESCO, 1974, doc 18/C INF.17, 6 pages ;
M’BOW (Amadou-Mahtar), «Hommage à Alioune Diop, fondateur de la société africaine de culture et de la revue Présence Africaine», Présence africaine, 2e semestre 2006, n°174, pages 81-90 ;
M’BOW (Amadou-Mahtar), «Hommage à Cheikh Anta Diop», Présence africaine, 1er et 2e trimestres 1989, n°149/150, pages 6-9 ;
M’BOW (Amadou-Mahtar), «L’authenticité de la personnalité des tsiganes», Etudes Tsiganes, juin 1976, n°1-2, pages 1-2 ;
M’BOW (Amadou-Mahtar), «L’avenir de l’Afrique : concilier la tradition et la modernité», Présence africaine, 3e trimestre 1979, n°111, pages 152-156 ;
M’BOW (Amadou-Mahtar), «L’insurrection des esclaves de Saint-Domingue : le bicentenaire de Haïti», Présence africaine, 2004, n°169, pages 11-32 ;
M’BOW (Amadou-Mahtar), «La lumière Attique», Revue des Deux-Mondes, août 1977, pages 294-296 ;
M’BOW (Amadou-Mahtar), «Le Nouvel ordre de l’information», Studia Diplomatica, 1982, vol 35, n°4, pages 317-326 ;
M’BOW (Amadou-Mahtar), «Les États-Unis et l’UNESCO», Politique étrangère, 1984, n°2, pages 253-263 ;
M’BOW (Amadou-Mahtar), «Préface», dans UNESCO, Histoire générale de l’Afrique, Paris, UNESCO, 1974-1987, en ligne ;
M’BOW (Amadou-Mahtar), Aux sources du futur, la problématique mondiale et les missions de l’UNESCO, Paris, UNESCO, 1982, 125 pages ;
M’BOW (Amadou-Mahtar), Choisir l’espoir, Paris, UNESCO, 1984, 231 pages ;
M’BOW (Amadou-Mahtar), De la concertation au consensus, l’UNESCO et la solidarité des nations, Paris, UNESCO, 1979, 202 pages ;
M’BOW (Amadou-Mahtar), EDZARD-KAROLYI (Angelica), Entreprendre l’avenir de l’UNESCO et la solidarité avec les Nations, Paris, UNESCO, 1981, 258 pages ;
M’BOW (Amadou-Mahtar), Entreprendre l’avenir, l’UNESCO et la solidarité, Paris, UNESCO, 1981, 258 pages ;
M’BOW (Amadou-Mahtar), Le continent africain 1, généralités, l’Afrique septentrionale, le Sahara, les pays du Nil, Dakar, Clairafrique, 1964, 203 pages ;
M’BOW (Amadou-Mahtar), Le monde en devenir : réflexions sur le nouvel ordre économique international, Paris, L’Harmattan, 2011, 143 pages ;
M’BOW (Amadou-Mahtar), Le temps des peuples, Paris, Robert Laffont, 1982, 370 pages ;
M’BOW (Amadou-Mahtar), NAJMAN (Dragoljub), L’éducation en Afrique : Que faire ?, Aubenas, éditions Deux Mille, 1972, 205 pages ;
M’BOW (Amadou-Mahtar), Pour un monde à la mesure de l’Homme, Paris, UNESCO, 1980, 55 pages ;
M’BOW (Amadou-Mahtar), Quel avenir laissons-nous à nos enfants ?, Paris, UNESCO, 1978, 191 pages ;
M’BOW (Amadou-Mahtar), SKALLI (Ali), Viatique pour un nomade, Casablanca (Maroc), éditions Ainï Bennaï, 2004, 158 pages ;
M’BOW (Amadou-Mahtar), UNESCO, universalité et coopération intellectuelle internationale, Paris, UNESCO, 1974, 47 pages.
2 – Autres références
ANNE (Hamidou), AIDARA (Aminata), ANNE (Bocandé), Amadou Mahtar M’Bow. Une vie, des combats, Dakar, éditions Vives Voix, 2019, 76 pages ;
Association des anciens fonctionnaires de l’UNESCO, Amadou Mahtar M’Bow : Directeur Général de l’UNESCO, 1974-1987, témoignages et souvenirs à l’occasion de son 90e anniversaire, Paris, AFUS, 2012, 261 pages ;
COATES (Roger, A), «M’Bow, Amadou-Mahtar», in IO BIO, Bob Reinalda, Kent J. Kille, Jasi Eisenberg, Biographical Dictionary of Secretaries-General of International Organizations, 23 novembre 2018, 8 pages ;
COLIN (Jean-Pierre), L’avenir indécis du système des Nations Unies (le cas de l’UNESCO), Paris, non daté, 34 pages ;
DADZIE (Emmanuel, K. W), rédacteur en chef et autres, «Amadou-Mahtar M’Bow, d’un village du Sahel, à la direction générale de l’UNESCO», Bulletin du Bureau régional d’éducation pour l’Afrique (UNESCO), juin 1977, Vol 2, n°1, pages 5-11 ;
DAVID-ISMAYIL (Merryll), «Dans l’adversité un soutien sans réserve à l’UNESCO ? le comportement des fonctionnaires internationaux lors du retrait des États-Unis de l’organisation (1983-1984)», Cultures et Conflits, 2010, n°78, pages 119-142 ;
KALFON (Pierre), «Amadou-Mahtar M’Bow, sixième Directeur général de l’UNESCO, d’un village du Sahel, à la direction d’une grande organisation internationale», Le Courrier, février 1975, pages 14-18 ;
LOPIS-SYLLA (Jeanne), BECKER (Charles), Amadou Mahtar M’Bow, le sourcier du futur : un combat pour l’Afrique, un destin pour l’humanité, actes colloque international de Dakar, 10-12 mai 2011, Paris, L’Harmattan, 2016, 340 pages ;
MOURE (Martine), «M’Bow Amadou-Mahtar», Le Dictionnaire biographique Maitron, Université de Paris 1, version en ligne, du 31 août 2016 ;
THASSINDA (Thassinda, Uba), Amadou Mahtar M’Bow : un sahélien à l’UNESCO, Paris, Présence Africaine, 1989, 387 pages.
Paris, le 20 mars 2016, actualisés les 20 mars 2019, le 20 mars 2021 et le 24 septembre 2024, par M. Amadou Bal BA.