Au sein du paysage florissant de la littérature contemporaine sénégalaise, Bity Gaye Kébé se démarque par son écriture poétique teintée d’espoir et son engagement à préserver le riche patrimoine culturel africain. En tant que professeure de Lettres et formatrice au Centre régional de formation des personnels de l’éducation (Crfpe), elle émerge comme une figure incontournable dans le panorama littéraire sénégalais.

Son recueil de poésie, Mes vicissitudes, paru en 2018 aux Presses panafricaines, s’érige en hymne à la résilience et à la profusion. À travers ses mots, Bity Kébé tisse une trame poétique qui relie le lecteur à ses propres émotions. Elle incarne la muse et captive le lecteur nostalgique, explorant trente jours et nuits de créativité dans une aventure poétique sexagésimale, offrant ainsi un texte d’une intensité sémantique remarquable.

Affectionnée sous le surnom de la « Bity de Delphe », elle transcende les limites entre le texte et la muse. Son langage poétique se présente comme une laine métisse, lisse et glissante, se frayant un chemin dans le labyrinthe des âmes, éclairant le parcours tel le fil d’Ariane.

Le talent de Bity Kébé s’étend au-delà de la poésie, comme en témoigne son recueil suivant, Contes au clair de lune, publié aux éditions Presses panafricaines en avril 2020. À travers ces contes africains illustrés, elle revisite avec ingéniosité le riche patrimoine sénégalais. Animaux, objets, humains, tous prennent vie dans des situations invraisemblables, mettant en lumière les qualités et les défauts de chacun. Les thèmes de l’amour, de la haine, de la loyauté, de la ruse, de la subversion et du pardon sont tissés dans les sept contes qui composent ce recueil.

Dans un monde de plus en plus numérique, Bity Kébé s’efforce de préserver la tradition orale du conte en la transposant dans l’écriture. Elle reconnaît le rôle fondamental des contes dans la vie sociale et culturelle des communautés africaines, soulignant leur capacité à manifester l’unité et l’identité culturelle. Ses contes, comme les sept jours de la semaine, revisitent avec habileté le patrimoine culturel africain, explorant du conte subversif au conte populaire.

Bity Gaye Kébé attribue son amour pour les contes à sa grand-mère, qui lui a transmis ces récits comme une nourriture spirituelle. Ces contes ont sculpté son imaginaire sur le bien et le mal, les interdits et les subtilités de la vie. Avec une pointe de fierté, elle affirme que ces récits ont fortement influencé la construction de son identité artistique.

Ainsi, Bity Kébé se présente comme une artiste accomplie, jonglant entre poésie et contes, tissant des fils d’espoir et illuminant les trésors culturels de l’Afrique. Son œuvre, empreinte d’émotion et de réflexion, constitue un vibrant hommage à la richesse de la tradition littéraire sénégalaise.