
Né à Keur Samba Yacine, dans la région de Notto Gouye Diama à Thiès, Djibril DIENE incarne la nouvelle génération d’écrivains africains engagés dans la valorisation des littératures africaines et francophones. Son parcours littéraire et académique, jalonné de succès et de distinctions, témoigne de sa passion pour les mots et de son engagement envers la culture.
Diplômé de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar en 2015, il est titulaire d’une Licence en Littérature et Civilisation Modernes (Français), spécialisée dans les études africaines et francophones. Enseignant de formation, Djibril DIENE ne se contente pas de transmettre des connaissances académiques : il inscrit son action dans une démarche de promotion et de diffusion des littératures africaines à travers ses œuvres et son engagement collectif.
En 2024, il est lauréat du concours de micro-histoire version française « Entre Culture » de l’Université Huelva en Espagne, une reconnaissance qui vient consacrer la qualité de son écriture et la pertinence de son regard sur l’histoire et la culture.
Poète à la sensibilité aigue, il est co-auteur de deux anthologies poétiques : Océan de mots et Plaidoyer pour l’enfance, parues aux Éditions Gorée en 2021. Ces recueils traduisent son engagement pour les causes humanistes et sa capacité à faire vibrer la langue française au rythme des réalités africaines.
Sa dernière œuvre, Les dards de l’Eden, finaliste du Prix Ibrahima Sall 2023 organisé par le Collectif Parlons Poésie, marque une étape importante dans son parcours littéraire. Ce recueil de poèmes révèle une voix singulière, oscillant entre mélancolie et espoir, entre contemplation et dénonciation. Il y explore les thèmes de l’humanisme, de l’exil, de l’amour et de l’identité, avec une plume affûtée et une maîtrise stylistique qui ne laissent pas indifférent.
Membre actif du Collectif Parlons Poésie, Djibril DIENE s’inscrit dans une dynamique collective de promotion de la poésie et de la littérature en Afrique. Son engagement, tant à travers ses écrits que ses actions, fait de lui une figure montante de la littérature contemporaine africaine, dont l’influence ne cesse de croître.
Avec Les dards de l’Eden, l’auteur signe sa rentrée littéraire et confirme son statut de poète engagé, porteur d’une voix qui mérite d’être entendue bien au-delà des frontières du Sénégal.
Babacar Korjo Ndiaye
PRÉFACE – LES DARDS DE L’ÉDEN : Chanter l’Amour, Affronter l’Abîme
Cette première embarcation dans le fleuve tumultueux de la poésie, nous montre Djibril DIÈNE comme un chantre de l’amour. D’ailleurs depuis la nuit des temps, quel artiste, quel philosophe, n’ont pas été fouettés par les cris du cœur ?
A travers ces vers qui puisent leur quintessence à la source des émotions propres à l’humain, le poète exprime sa foi ferme à l’union et à l’harmonie des cœurs. Cependant son trop plein d’émois se heurte à la discorde, la félonie ou tout simplement à la bêtise humaine.
Étant conscient que sa quête du paradis perdu n’est pas de la cerise sur le gâteau, il accepte alors de faire face à ses dards, dont le « venin » laisse des empreintes profondes dans la chair et dans l’âme.
C’est pourquoi parfois, s’éloignant des sentiers battus de l’amour, le poète interroge aussi le jour et la nuit, les choses et les êtres, afin de mieux échapper à ses multiples prisons.
C’est pourquoi le recueil peut se diviser en trois segments. Car par-delà la quête effrénée de l’amour, le poète parle aussi de sa fascination pour les terroirs, qu’il a visités. A cela s’ajoutent les cris intempestifs de son être déchiré par tant de contrastes existentiels.
Trouvant parfois la versification assez fragile pour dire sa pensée profonde, Djibril se saisit de la prose, pour faire saisir au vol, une sentence ou tout bonnement une philosophie intrinsèque à ses abnégations.
Le recueil est pareil à des notes de guitare. Tantôt le rythme des sons est aussi doux que la brise du matin. Tantôt les notes montent, descendent, en un rythme langoureux, farouche, pleines de fiel.
N’est- ce pas pour cela qu’on dise que la poésie est un « métalangage » et n’a point besoin d’être explicitée ? C’est par le pouvoir du « Sentir » seulement que le poète cherche à sortir lui-même des ténèbres, pour goûter au puissant feu du Soleil.
Bref, l’Éden qu’invoque Djibril est bel et bien de ce bas-monde. Et comme telle, elle est truffée d’épines, de morsures, laissant des cicatrices indélébiles dans la chair et dans l’âme.
Puisque c’est un premier voyage dans la galaxie des mots et des émotions, espérons qu’un second recueil de l’auteur, naîtra avec un souffle nouveau de quiétude, d’une Éden sans dards.
Thiès, le 29 mai 2024
Mamadou Lamine SANOKHO
Poète – Écrivain (membre de l’association des écrivains du Sénégal)