La poésie de Fara Njaay, poète à la parole silex, est de celle qui emporte les vagues incandescentes de nos faiblesses vers les rives de notre humanité. Elle est le ressac puissant d’une esthétique à la langue métissée qui rassemble les fragments de nos destinées. J’ai fait de l’amour ma bible est un long poème fleuve dédié à l’amour entre les êtres, à une femme, à une mère, à une fille. C’est une déclaration qui jamais ne s’essouffle car la vitalité du sentiment amoureux est semblable à des pétales qui s’éparpillent et se reproduisent.


Extrait de la préface par Amadou Elimane Kane


Choisir le parti pris de l’amour non pas simplement comme thème, mais comme mode de l’expression poétique, ce n’est pas rendre compte d’un état, mais c’est donner l’initiative aux mots pour faire naître et faire éprouver les sensations, les mots, les douceurs et les douleurs de l’extase, jusqu’à provoquer cette extase même. C’est lover son écriture au cœur d’une expérience qui embrase toutes les zones de l’être, et lester les mots de la chair même de cette expérience.


Extrait de la postface par Mamadou Ba


Le poème de Fara Njaay traîne alors les vastes chants (champs) lyriques de l’histoire jusque devant l’être aimé, dépose le sien dessus ces chants comme une couronne, et sert le tout à la femme en guise de pacte et d’offrande : la promesse d’un amour éternel qui dénoue les énigmes de l’existence et les ambiguïtés de l’être humain : « ton corps-sans orgueil-/ parle toutes les langues de Babel », dit-il alors.


Extrait de l’après-dire par Mohamed Sow B.