Lors de la présentation de son roman Mauvaise Pente à la librairie Plume du Monde le samedi 2 mars 2024, Amina Seck partage avec émotion son parcours personnel. Elle nous livre avec sincérité l’histoire captivante de son adolescence, où l’écriture a joué un rôle salvateur. De ses aspirations contrariées aux défis familiaux qu’elle a dû surmonter, Amina nous dévoile un récit poignant, affirmant la puissance transformative de la littérature. Son témoignage, empreint de résilience, résonne comme une ode à la force de l’écriture dans la quête de soi.

L’écriture a été mon salut pendant mon adolescence, et j’avais la chance d’avoir des parents qui valorisaient la lecture. Notre maison abritait une vaste bibliothèque, et la lecture était une pratique naturelle, non imposée. Ma mère était une grande lectrice et achetait constamment des livres, tout comme mon père, mais je me tournais surtout vers les ouvrages de ma mère, car je m’y sentais particulièrement à l’aise, surtout des romans. Bien que j’aie initialement envisagé de devenir chanteuse et que j’ai commencé à composer des chansons, les conversations avec mon père, qui ne voyait pas d’un bon œil l’idée d’avoir un artiste dans la famille, m’ont amenée à mettre de côté ces aspirations. Il m’a clairement exprimé son opposition lorsque j’ai envisagé d’aller à l’école des beaux-arts, affirmant qu’il ne voulait pas d’artiste chez lui. Cependant, avec le temps, il a fini par comprendre et j’ai alors abandonné les chansons et les textes pour me plonger dans la tenue d’un journal intime.

En tant qu’adolescente rebelle, toujours en quête de liberté et de rencontres, je faisais souvent face à des conséquences à mon retour à la maison. Mes parents refusaient certaines choses parce que je ne correspondais pas à l’image de la « bonne fille ». C’est là que mon premier journal intime a joué un rôle crucial : chaque fois que je subissais des épreuves, physiques ou verbales, je trouvais un exutoire en y consignant mes pensées. J’y décrivais mes émotions face aux coups reçus ou aux insultes proférées, et cela me permettait de surmonter ces épreuves. À la maison, malgré les difficultés, je conservais un certain détachement, ce qui pouvait sembler déroutant pour certains. Mais en réalité, je déversais toute ma détresse dans mon journal intime.

Par la suite, j’ai commencé à tenir un second journal, où je relatais une histoire d’amour douloureuse avec un homme qui m’avait quittée et oubliée. Ces deux journaux relataient des expériences réelles. Plus tard, j’ai exploré la fiction, apprenant à écrire des scénarios et inventant des histoires fictives. Malgré tout, il m’a fallu près de vingt ans entre ma première histoire écrite et sa publication. L’écriture est devenue une pratique quotidienne pour moi, nourrie par mes lectures constantes avec ma mère. Cependant, je suis convaincue que lire et écrire en permanence ne suffit pas à faire un écrivain. Pour devenir véritablement un romancier, une romancière ou un écrivain, il faut passer par l’étape de la publication. Enfin, je suis également intéressée par la dimension de l’écriture comme moyen de partager nos émotions et nos expériences, comme nous le faisons ici.

Ce témoignage poignant nous rappelle la puissance de la littérature comme vecteur de guérison et de transformation. En dévoilant les multiples facettes de son parcours, Amina incarne la résilience et l’espoir, offrant ainsi une source d’inspiration pour tous ceux qui traversent des épreuves similaires.

À Amina, nous disons : continuez à écrire avec passion et authenticité. Votre voix est précieuse et votre récit résonne avec tant d’autres. Puissent vos mots continuer à toucher les cœurs et à éclairer les esprits. Que votre chemin littéraire soit pavé de succès et que chaque page écrite soit une victoire sur les difficultés du passé.

Nous avons hâte de suivre votre parcours et de découvrir les trésors que vous réservez dans vos futurs écrits. Que votre plume continue à danser sur le papier et à captiver les lecteurs du monde entier. Vous êtes une véritable source d’inspiration, et nous sommes honorés d’avoir partagé ce moment avec vous.

Babacar Korjo