
L’académie Nobel avait consacré une auteure asiatique, la Sud-Coréenne Han Kang, en 2024, ce qui constituait une première. Il revient cette année à l’auteur hongrois Laszlo Krasznahorkai.
Après des études brillantes à la faculté de Szeged et de Budapest, Laszlo Krasznahorkai publie pour la première fois ses textes dans un journal en 1977. La même année, il devient documentaliste pour une maison d’édition, Gondolat et prend des cours du soir à la faculté d’art. En 1983, il est de nouveau diplômé mais cette fois-ci en littérature et en hongrois. En 1985, Laszlo publie son premier roman Satantango qui ne sera traduit en français qu’en 2000 aux éditions Gallimard sous le titre du Tango de Satan. L’année d’après, il publie un recueil de nouvelles avant d’écrire le scénario de Karhozat dirigé par Béla Tarr.
Les années 1990 sont prolifiques pour l’écrivain puisqu’il écrit de nombreuses nouvelles et certains de ses livres sont adaptés au cinéma. Il commence alors à voyager au Japon, en Bosnie, pays dans lesquels Krasznahorkai se fait de nombreuses relations. Surtout au pays du soleil levant qui l’invite plusieurs fois à venir faire des conférences. En 2006, une de ces œuvres majeures (publiée en 1989 en Hongrie) est traduite en français et intitulée La Mélancolie de la résistance. Plusieurs de ses livres sont traduits en français : Guerre et guerre (1999) ; Au nord par une montagne, au sud par un lac, à l’ouest par les chemins, à l’est par un cours d’eau (2003) ; Seiobo est descendue sur terre (2008) ; Le dernier loup (2009) ; Le baron Wenckheim est de retour (2016) et enfin Petits travaux pour un palais (2018). Il était régulièrement cité par la critique en tant qu’écrivain nobélisable.
Bien qu’aucun critère autre que la qualité littéraire n’entre officiellement en compte dans le choix du Nobel, l’Académie a pris soin, ces dernières années, de couronner des femmes, des représentants de pays ou de continents pas ou peu distingués, des auteurs en langues autres que celles issues de l’Europe. Depuis sa création, le Nobel de littérature est dominé par les hommes et les lettres occidentales. Parmi les 121 lauréats désignés jusqu’à présent, seules 18 femmes ont obtenu le prix, dont la moitié depuis l’an 2000. Les écrivains de langue anglaise, française, allemande et espagnole ont cumulé les trois quarts des prix et le monde occidental une centaine de Nobel de littérature.
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