Par Assane Ngom

Les divinités tutélaires évoquées dans le livre « WAAW KUMBA » de Babacar Ndiaye, également connu sous le nom de Korjo, ne sont pas simplement des figures mythiques ; elles sont les joyaux d’un artiste visuel, poète et conteur né à Mbatal, Dakar, Sénégal. Korjo explore une vaste palette artistique, utilisant la narration, la conception graphique, la photographie et la vidéo pour donner vie à son expression créative. Ces dernières années, il a particulièrement mis l’accent sur la production de vidéos, explorant ainsi de nouvelles voies d’expression.


Les poèmes et contes musicaux de Korjo ne se limitent pas à une simple forme artistique. Ils représentent une littérature orale dynamique, agissant comme des passeurs de valeurs et de traditions au sein de la société africaine. À travers son art polyvalent, Korjo célèbre le riche patrimoine culturel de l’Afrique en mettant en lumière des thèmes tels que la communauté, la spiritualité et la connexion à la nature.


Les divinités tutélaires, magnifiquement décrites dans les extraits du livre, ne sont pas seulement des entités mythiques mais des expressions vivantes de l’héritage africain que Korjo cherche à célébrer. Mame Coumba Bang, Coumba Lamb, Mbossé, Mame Mindiss, Ndoumbé Diop, Coumba Kayel, Coumba Thioupane, Coumba Castel, et Mame Ndiaré prennent vie à travers les mots poétiques de Korjo, révélant ainsi la richesse culturelle du Sénégal.


Au cœur de la vieille ville de Saint Louis, Mame Coumba Bang règne en tant que reine bienveillante. Sa présence enveloppe la cité d’une aura protectrice, où la ville puise force et harmonie. À Rufisque, c’est Coumba Lamb qui inspire la confiance, assurant aux habitants un sentiment de sécurité profond. Kaolack, sous la vigilance de Mbossé, connaît l’aisance et la prospérité, offrant à ses résidents un abri sûr.


Fatick, en revanche, se tourne vers Mame Mindiss, vénérée pour ses bénédictions qui imprègnent la ville. À Diourbel, Ndoumbé Diop, vieux totem de la ville, partage sa sagesse, offrant à chaque habitant une part utile de son héritage sacré. La présence de ces divinités transcende le physique pour devenir une force culturelle et spirituelle, unissant les habitants autour d’une identité commune.


La gardienne des horizons, Coumba Kayel, guide les marins avec bienveillance, assurant leur sécurité lors de leurs voyages périlleux. Ngaparou, sous sa protection, s’épanouit grâce à sa grâce déployée en flambeaux. Coumba Thioupane, divine protectrice, étend son influence jusqu’aux terres du Brésil, unissant les âmes sous son regard bienveillant.


Sur l’île de Gorée, Coumba Castel protège le lieu de sa grâce, le transformant en un privilège pour ceux qui le fréquentent. Mame Ndiaré veille sur les âmes de Yoff village, offrant une aura divine qui nourrit et enchante chacun de ses habitants.


Ndoumbé Diop, l’arbre totem de Diourbel, incarne la paix et le combat. Transformant sa forme en femme pour faire des achats, il demeure un symbole de mémoire et de respect, honoré à travers des cérémonies comme Khoye. Sa réputation se perpétue à travers les générations, un témoignage puissant de son pouvoir et de sa grandeur.


Mame Mindiss, esprit de la terre et de l’eau, est la gardienne des secrets de Fatick. Son aura bienveillante apaise la ville, offrant protection et guérison à ses habitants. Sa légende fascinante se transmet de génération en génération, transcendant les âges et continuant d’inspirer respect et amour.

Les contes et poèmes de Korjo transcendent les frontières artistiques pour devenir des gardiens eux-mêmes, préservant et transmettant l’essence même de la culture sénégalaise. Lorsqu’on explore les divinités tutélaires à travers ses œuvres, on découvre un pont entre le passé et le présent, entre la tradition et l’expression artistique contemporaine.


Ainsi, les divinités tutélaires de « WAAW KUMBA » ne sont pas seulement des entités célestes, mais aussi des témoins vivants de la vision artistique et culturelle de Babacar Ndiaye Korjo, capturant l’âme de la société sénégalaise et lui insufflant une vie intemporelle à travers l’art.