Dado Touré, étudiante en Master 2 en littératures et civilisations du monde anglophone à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, entre en littérature avec une première œuvre puissante. Originaire de Tivaouane, elle se saisit de sa plume pour dénoncer le grave problème du viol dans son tout premier roman, intitulé « Les Liens Maudits, » publié en décembre 2022 par les éditions Fama.
Publié éditions Fama, le roman « Les Liens maudits » raconte l’histoire de Saly et de Khar, mère et fille qui ont été toutes les deux victimes de viol et que les liens invisibles du destin relient dans un destin qui suscite un sentiment de compassion et d’indignation chez le lecteur. Il y a deux histoires dans cet ouvrage.
D’emblée, nous rencontrons Khar, fille de Saly. Khar a été violée par le frère de son amie Fatou. Sa grand-mère l’a bannie et maltraitée, à cause de ce viol qui n’a pas eu de suite.
Puis l’histoire s’intéresse à sa mère Saly qui a subi le même sort que sa fille, violée par un charlatan et trahie par son entourage. Elle a fini par se suicider, parce qu’il n’y avait pas de solution à son problème.
Dado Touré a puisé sa motivation dans l’histoire de son amie d’enfance, une source d’inspiration pour dénoncer la violence envers les femmes et encourager les victimes à surmonter leur douleur. L’auteure estime qu’écrire ce roman était un devoir moral envers son amie et toutes les femmes ayant vécu des expériences similaires sans que justice ne leur soit rendue.
Pour Dado Touré, ce roman est une forme de résistance contre la violence et les préjugés misogynes dans une société où les femmes sont souvent maltraitées. Elle décrit les violeurs comme des bêtes sauvages qui ne méritent pas leur place dans la société et souligne le caractère sacré des parties intimes d’une femme, protégées par Dieu.
À travers « Les Liens Maudits, » Dado Touré veut éveiller les consciences sur le respect dû aux femmes et dénoncer l’hypocrisie de la société sénégalaise. Elle reconnaît que d’autres auteurs sénégalais, tels que Fama Diagne Sène, Ken Bugul, Aminata Sow Fall, Mariama Ba, ont déjà abordé le thème du viol, mais elle est déterminée à continuer à porter cette cause.
À l’âge de 25 ans, Dado Touré espère que son roman voyagera à travers le monde, offrant aux femmes et aux enfants qui souffrent en silence un message d’espoir et de résilience. « Les Liens Maudits » est son legs pour les générations futures, un rappel que le viol n’est pas une fin en soi, et que les victimes peuvent se relever, avancer et persévérer.