Dans un monde où l’information circule à la vitesse de la lumière, le déclin de la lecture traditionnelle inquiète. La lecture, jadis pilier de la connaissance et du raisonnement critique, semble céder du terrain face aux distractions numériques. Mais ce phénomène rend-il vraiment notre société « plus stupide » ou transforme-t-il simplement nos modes de pensée ?

Selon le sociologue français Pierre Rosanvallon, la lecture stimule la capacité de réflexion et d’empathie, car elle oblige l’esprit à se concentrer et à explorer des perspectives multiples (La Société des égaux, 2011, p. 78). De même, la neuroscientifique Maryanne Wolf souligne que « lire profondément est une gymnastique intellectuelle qui structure le cerveau, développe la mémoire et affine le jugement critique » (Proust et le squid, 2007, p. 102).

Pour Imam Babacar Diop, chroniqueur et penseur contemporain, « le danger n’est pas tant de moins lire que de lire superficiellement. On peut lire beaucoup et ne rien retenir si l’esprit est distrait. Une société qui lit peu mais réfléchit reste plus intelligente qu’une société saturée d’informations qu’elle ne questionne jamais. »

Les chiffres témoignent pourtant d’une réalité préoccupante. Selon une étude de l’UNESCO, près de 60 % des jeunes adultes dans certaines régions consomment moins de 10 minutes de lecture par jour, préférant les contenus rapides et visuels des réseaux sociaux. Cette baisse de lecture soutenue inquiète les pédagogues et les écrivains : « La lecture est un acte de résistance contre la superficialité », rappelle Alain de Botton, philosophe contemporain, dans L’art de voyager (2015, p. 43).

Pour imam chroniqueur Babacar Diop, la lecture reste avant tout un acte spirituel et humaniste : « Chaque page lue est une lumière dans l’esprit. Elle permet de comprendre l’autre, de décoder le monde et de se connaître soi-même. Une société qui néglige la lecture perd peu à peu ces repères, mais elle peut toujours se relever si l’envie de comprendre renaît. »

Face à ces constats, plusieurs initiatives émergent pour redonner goût à la lecture : bibliothèques ouvertes tard le soir, clubs de lecture, et programmes numériques incitatifs. La question reste de savoir si ces mesures suffiront à transformer une consommation passive d’informations en véritable pensée critique.

En fin de compte, lire n’est pas un luxe, mais un acte nécessaire pour préserver l’intelligence collective et la conscience critique. Comme le souligne imam chroniqueur Babacar Diop : « Lire, ce n’est pas accumuler des mots, c’est cultiver son esprit. C’est ce que la société oublie parfois, mais qu’elle peut toujours retrouver. »


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