Par BA Amadou

Grand Prix littéraire de l’Afrique noir en 1966, pour «Le chant du Lac», écrivain, sociologue, enseignant, directeur-rédacteur en chef du magazine «La Vie Africaine» de 1962 à 1964, cofondateur et directeur-rédacteur en chef du magazine bilingue «L’Afrique actuelle» de 1965-1969, diplomate, fonctionnaire international à l’UNESCO de 1968-1988, membre de la Société africaine de culture, expert de l’Union africaine, franc-maçon, Olympe BHELY-QUENUM est passionné de lettres classiques et de la tragédie grecque. «Olympe Bhêly-Quénum est sans nul doute l’écrivain le plus dense et le plus marquant de la littérature béninoise. Il en impose non seulement par le nombre de ses publications, mais aussi par la profondeur de sa réflexion sur les problèmes africains d’aujourd’hui. Naturellement, bien avant lui, des talents comme Paul Hazoumé ont illuminé quelques temps la vie culturelle béninoise avant de s’éteindre. Mais, jusqu’ici aucun de ces écrivains ne maîtrise sa plume autant que Bhêly-Quénum et aucun d’eux n’a atteint la rigueur, la cohérence et l’unité qui structurent sa vision du monde» écrit Pierre MEDEHOUEGNON. Il est largement influencé par ses lectures de Jean-Paul SARTRE, d’Albert CAMUS, de Franz KAFKA et Charles BAUDELAIRE. Militant mendésiste, puis socialiste, Olympe BHELY-QUEM est donc classé à gauche : «L’Africain largement octogénaire que je suis, désire que les Africains de nationalité française qui veulent que nos pays supposés indépendants disent NON ! NON à la politique que je ne cesse de dénoncer : ce système souligne à faire vomir le servilisme de nombre de chefs d’État de l’Afrique francophone ; très objectivement, c’est pire que «Oui, mon Commandant» dans L’Étrange Destin de Wangrin du très regretté Amadou Hampâté BA» dit-il.

En éminent représentant de la littérature africaine, plusieurs thèmes structurent la contribution littéraire d’Olympe BHELY-QUENUM : la négritude, l’authenticité et l’originalité de la culture nègre, la lutte contre la superstition au nom du progrès, l’antiracisme, la vie, l’amour, la mort, la rancune, la vengeance collective, le mysticisme, l’étrangeté, la sagesse des Anciens, les faits sociaux et de divers événements de la vie et l’Afrique des profondeurs : «Un romancier curieux et angoissant d’une grande actualité : il est le reflet de l’âme des peuples noirs qui prennent conscience de leur destin et de la grandeur de l’Homme» écrit Jean-Charles VARENNES, dans «L’Heure du Choix» en 1961. En effet, Olympe BHELY-QUENUM est l’incarnation même, dans sa contribution littéraire, de l’Afrique des forces de l’esprit. Un écrivain doit sonder et révéler les profondeurs de son peuple. Aussi, dans ses trois romans : le piège sans fin, le chant du lac et l’initié, on sent la présence du Vaudou et la puissance de l’animisme : «Les créations littéraires de l’écrivain béninois Olympe Bhêly-Quénum relèvent précisément de ce genre baroque et fantastique où l’étrange et le surréel font sans cesse irruption dans l’univers romanesque, où rêves, incohérences et horreurs sont pris en compte pour asseoir un monde où le lecteur hésite parfois à se situer dans la réalité. Intrigué, il avance avec prudence, s’interrogeant constamment sur les phénomènes et faits narrés, les lieux et personnages décrits. L’utilisation des croyances et récits populaires, du monde onirique, la maîtrise qu’ont les personnages des forces occultes par l’initiation et autres pratiques ésotériques constituent des ressorts narratifs omniprésents dans les créations romanesques d’Olympe Bhêly-Quénum» écrit Técla MIDIOHOUAN-GBIKPI. Cependant, s’il traite du Vaudou, Olympe BHELY-QUENUM est resté fondamentalement un chrétien fervent, sans rancune, hostile à l’injustice et aux pouvoirs corrompus africains «Quant aux dénigreurs, je déclare sincèrement le réflexe du talion, qui fait rendre le mal pour la mal, n’est pas mon fort. Je réfère à Saint-Luc : «Soyez fort !». Faire du bien à ceux qui nous haïssent, souhaiter du bien à ceux qui nous maudissent, prier pour ceux qui nous maltraitent» dit-il.

Olympe BHELY-QUENUM est un digne représentant de sa culture africaine et de ses valeurs «La littérature béninoise ?… Connais pas. Mais, si l’on se jetait à l’eau, en allant au plus profond des courants troubles qui arrosent le Bénin, peut-être remonterait-on en surface avec quelques provisions valables. En envisageant, d’entrée de jeu, la littérature africaine d’abord en tant qu’instrument d’appréhension de l’Afrique profonde, on se trouve face au truisme que voici : on recourt, de moins en moins, aux traditions et coutumes considérées comme les racines et fondements culturels de notre nature de Nègres» écrit-il dans le «Monde diplomatique» d’août 1981. Dans une démarche de réalisme, Olympe BHELY-QUENUM tire sa riche et savante inspiration, comme il aime à le souligner, de l’Afrique des profondeurs : «Serrant de près aussi bien les données historiques que les faits récents, le sociologue, ici, souligne ses constats : le Bénin doit, en partie, sa réputation au sérieux de ses anciens souverains, à leur sens de l’organisation, à leur art de la politique et de gouvernement comme à celui de l’administration et de la gestion des affaires : contes, légendes, récits historiques sont lourds des enseignements légués par le passé ancestral dont on abreuvait l’enfance des citoyens» écrit-il.

Olympe BHELY-QUENUM est né à Ouidah le 20 septembre 1926, Ouidah ou Gléxwé, au Dahomey, actuel Bénin. «Je suis censé être né le 26 septembre 1928, à Cotonou. Je naquis le 20 septembre 1926 ; non pas à Cotonou, mais à Gléxwé, c’est-à-dire Ouidah ; dans l’ethnie fon, Codjo est le prénom de tout garçon né un lundi» dit-il. Le roman, «la naissance d’Abikou», est largement autobiographique. Le voyage d’Abikou, quittant le monde, pour se rendra dans l’Au-delà, est allégorique, un fragment de la vie de l’auteur, et fait référence à «l’enfant qui est né pour mourir, qui est susceptible de revenir sous une autre enveloppe». En Afrique, comme pour sa famille, la mortalité infantile était trop élevée, sa mère ayant perdu ses enfants avant sa naissance. «Je suis, ce qu’en Yorouba, on appelle Egbé ; celui qui vit dans l’archiconfrérie des Abicous» écrit-il dans «Olympe Bhêly-Quénum, présenté par lui-même». Ouidah, sa ville natale, est fortement marquée par la traite de l’esclavage et le culte vaudou, maintenant pratiqué au Brésil et aux Antilles. La famille devenue QUENUM est répartie entre différents royaumes du Dahomey : Wèmè, Zado, Abomey, et surtout Ouidah, sa ville de naissance. La famille QUENUM, dans les luttes de pouvoir, avait pris fait et cause pour le prince Ahanhanzo-Glélé (1858-1889) contre Béhanzin (1845-1906, voir mon article). Ses deux parents sont béninois, mais d’ethnies différentes. Son père, Paul Kpossy GBHELY-HOUENOU, dont le nom francisé en POSSY-BERRY-QUENUM, puis BHELY-QUENUM, un catholique et instituteur, est de l’ethnie FON. «Je suis Béninois, puisque mon père l’était, et ma mère aussi ; mais ils appartenaient à deux ethnies différentes. D’un côté un Fon, originaire de Zado, de l’autre, une Pédah, née d’une Yoruba, originaire d’Abéokuta (Nigéria)» dit-il.

Olympe BHELY-QUENUM est fondamentalement attaché à son pays, le Bénin, fortement présent dans sa littérature : «Je ressens en moi, la permanence de mon pays. Je le sens, le Bénin reste une terre possessive, une femme tranquillement amoureuse qui vous épie. Moi, je l’aime ainsi. Et puis, j’y suis né ; j’y ai mes racines, aussi m’est-il difficile de m’en séparer, comme un fruit mûr ou pourri se détache de l’arbre qui le porte» dit à Jean-Norbert VIGNONDE et Bernard MAGNIER. «Ecrivain, sociologue et journaliste, j’ai essayé de dépasser le cadre de mon pays. Je suis un homme de l’éclosion» précise-t-il. Par ailleurs, Olympe BHELY-QUENUM a introduit de nombreux mots béninois dans ses romans écrits en français : «On peut regretter quelques recherches de vocabulaire qui sont à l’origine d’une certaine rigidité des dialogues. Cela créé parfois l’impression des façons de penser européennes exprimées par des personnages africains. Mais l’action s’anime ensuite, l’auteur fait preuve de réelles qualités de romancier» écrit Yves GUERMOND, dans «France-Forum» de décembre 1960. En réalité, pour l’auteur, la langue française est devenue un butin de guerre : «Il m’arrive d’être bloqué quand j’écris. Je ne trouve plus les mots français que je voulais employer, et auxquels se substituent obstinément des mots et des pensées Fon ou en Yorouba. J’écris en Fon ou en Yorouba, là où certaines pensées ne veulent pas être traduites ou véhiculées en langue française. Voilà, pour l’instant, ma façon d’écrire dans les langues africaines» dit-il.

Olympe BHELY-QUENUM a effectué ses études jusqu’au certificat de fin d’études primaires élémentaires au Bénin. Il a séjourné, à Accra au Ghana, pays anglophone, et il a été recruté au à Cotonou, en qualité d’aide-magasinier, chez John Walden, une firme d’Unilever. En raison de l’argent gagné, il part, en août 1948, pour la France poursuivre ses études. Son père, ayant 31 enfants ne pouvant pas financer son projet, mais l’approuve, dans son principe. Sa mère, Vicé-Dessin AGBO, morte en 1980, analphabète, mais une femme d’affaires avisée et cheffe d’un culte Vaudou, lui donne des conseils précieux comment bien gérer ses économies.

A son débarquement, d’abord à Marseille, il hésite entre Aix-en-Provence et Avranches, dans la Manche et fini par se rendre en Normandie, où il avait des connaissances. Il est admis au collège Littré d’Avranches et décroche son BEPC, puis son baccalauréat en Lettres classiques. Il se rend au lycée de Rennes, où il obtient le baccalauréat de Philosophie et prépare en Hypokhâgne le concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure d’enseignement technique (l’ENSET) ; admissible, mais recalé à l’oral. Il revient en 1953, à Avranches épouse Maryvonne, une institutrice. Il obtient un poste de surveillant d’externat au lycée de Coutances, et s’inscrit, en 1956 à l’Université de Caen, en licence de lettres classiques. En 1957, il devient adjoint d’enseignement chargé de cours (français, latin et grec), et obtiendra, plus tard une licence en sciences humaines (sociologie) à la Sorbonne, avec mention. Entre 1958 et 1961, il sera muté en région parisienne (Lycée Paul Langevin à Suresnes, Lycée Decour à Saint-Denis, devenu Lycée Paul Eluard).

En 1961, à la suite de l’indépendance du Dahomey, il effectue à la demande d’Hubert MAGA, un stage en diplomatie. Cependant, en 1949, une rencontre avec André BRETON (1896-1966), père du surréalisme, au Quartier Latin, à qui il avait exposé son rêve, lui demande, avant de le transcrire, de lire Sigmund FREUD. Il écrit une nouvelle, «Promenade dans la forêt». Après avoir subi les refus d’une dizaine d’éditeurs, c’est chez Stock qu’il publie, en 1960, un premier roman intitulé : «Un piège sans fin», son meilleur roman, une sorte de tragédie grecque retranscrite à l’africaine. «Avec ce roman, nous entrons véritablement dans le monde noir, avec ses terreurs et ses passions, son tragique et sa farce, et cette confusion des contraires sur le plan supérieur, de sorte que les préoccupations contemporaines nous semblent bien provisoires» écrit, en octobre 1961, le sénégalais, Abdoulaye SADJI. Humaniste, décrivant un monde de passion et de jalousie, dans un style poétique et fantastique, Olympe BHELY-QUENUM, pour ce roman, à succès, s’est inspiré d’un fait divers. En effet, en 1938, l’auteur, encore jeune avait vu, à Ouidah, un cortège hargneux et un homme en croix, humilié devant la foule. Des années plus tard, à Avranches, en Normandie, cette image surgit sous la forme d’un cauchemar «Réveillé en nage, je prends un calepin et écris. Voilà la genèse de ce roman. Ma conception du roman, n’est ni une rédaction, ni une dissertation. L’imagination créatrice épaulait mes enquêtes. J’avais commencé à connaître les lieux, rencontré les témoins du suicide du père de celui que j’ai nommé Ahouna. Quand l’intelligence chevauche un bon cavalier, une cheval, même chétif, l’emmène où il veut» dit-il.

Dans «Un piège sans fin» un roman majeur, le héros du roman, Ahouna, soulève la question de l’existence de l’homme sans les forces de l’esprit, la croyance aux religions ancestrales. Il pense que les Dieux de l’animisme sont trop nombreux pour être efficaces et le Dieu des musulmans est indifférent aux malheurs des hommes. Ahouna oppose aux religions une vie de solitude et de bonheur. «Ce roman commence comme une églogue de Virgile et se termine telle une tragédie d’Eschyle» écrit Jacques CHEVRIER. En effet, dans «un piège sans fin», Olympe BHELY-QUENUM nous relate l’histoire tragique d’un héros Peul, éleveur-cultivateur musulman, épanoui dans sa vie, artiste et poète jouant de la flûte, mais son père affronte différentes adversités ; le choléra s’abat sur ses troupeaux, une invasion de criquets s’abat sur ses champs et récoltes. Le régime colonial condamne son père, Bakary, un ancien militaire ayant le sens de l’équité et de la justice, à effectuer des corvées, des travaux forcés réservés aux démunis ne pouvant pas s’acquitter de leurs impôts, excédés de cette accumulation de malheurs, cet homme digne et respecté se suicide, en se poignardant. Par conséquent, à ce stade, contrairement à «l’enfant noir» de Camara LAYE (1928-1980) chantant une Afrique intacte, idyllique et harmonieuse, sans influence extérieure, «un piège sans fin» est un roman rageusement anticolonialiste.

Dans sa vie personnelle, Ahouna, le héros du roman, vit un amour passionné et exclusif, à la suite d’une rencontre avec Anatou charmée par ses dons d’artiste et lui donne quatre enfants. «Un piège sans fin, nous fait vraiment entrer dans le monde de la passion. Il nous décrit la naissance d’un amour ardent et exclusif. La jalousie joue un rôle capital encore que bien étrange, fait unique du roman africain» écrit Francis FOUET, au colloque de Dakar. En effet, au milieu de ce bonheur, et sans raison, son épouse, dans une jalousie forcenée, sans doute inspirée par le démon, devient remplie d’une haine gratuite et implacable, en accusant, injustement Ahouna d’infidélité ; elle affirme avoir vu, «en rêve», son mari. Dans le souci d’éviter l’irréparable, Ahouna s’enfuit du domicile conjugal, mais halluciné par la faim et le désespoir, il poignarde une femme rencontrée par hasard, Kinhou, et dont le comportement insensé rappelle sa femme, Anatou. Par conséquent, en héros sartrien, et inspiré des théories existentialistes, Ahouna s’est déclaré libéré du fardeau de la superstition et de la jalousie «Je m’étais libéré de ce fardeau, qui m’étouffait encore quelques instant plus tôt ; j’ai enfin assumé mon destin et je me sens libre, extraordinairement libre» dit-il. Le héros, Ahouna, livré à la justice des hommes, à la prison et à l’opprobre, est victime d’une machination pendant sa détention. La famille de la victime, Kinhou, a juré par la perte d’Ahouna, et lui suggère un plan d’évasion de la prison. A sa fuite, Ahouna est victime d’un châtiment immédiat, il est brûlé sans comprendre ce qui lui arrive.

Dans ce roman, «piège sans fin», Olympe BHELY-QUENUM décrit un Dahomey multiculturel, avec des personnes de races, de religions, de caractères et de comportements différents. C’est un mode clos animé par une psychologie de la foule, avec ses superstitions, comme dans «Xala» de SEMBENE Ousmane (1923-2007, voir mon article), où règnent les solidarités familiales et surtout la vengeance collective ; c’est univers oscillant entre la révolte et résignation, l’opposition entre bourreau et victime, la vie et la mort. Ce roman, digne de la tragique est aussi un drame de la fatalité : «Né pour le bonheur simple, il vit jusqu’à la démence, l’horreur et la panique. Il ne comprend pas pourquoi son destin a brusquement changé de sens, il subit le courroux des Dieux, des êtres et des choses, et devant l’immanence de la mort, il n’aura pas un cri de haine, pas un mouvement de révolte. C’est la soumission inconditionnelle aux puissances cachées souveraines, si telle est leur volonté» écrit Roger MERCIER. Plusieurs thèmes jalonnent ce roman. Tout d’abord, celui du bonheur. En effet, dans sa recherche d’une Afrique des profondeurs, pour Olympe BHELY-QUENUM, le bonheur de l’Homme africain, est basé sur une harmonie avec les éléments de la Nature, les esprits cachés. L’Amour est, avant tout, un devoir, avant d’être un sentiment ou une passion. Ensuite, la jalousie, un des thèmes de ce livre, est destructrice. L’adultère est ici, un élément strictement onirique. L’amitié est un mélange de piété familiale et de tendresse. L’angoisse monte au fur et à mesure que la colère des Dieux est attisée ; on sent le soufre qui va déclencher une explosion. Ensuite, des scènes d’horreur se manifestent souvent dans la création littéraire d’Olympe BHELY-QUENUM. Enfin, d’autres thèmes, comme le destin, la mort, le sens du cosmique, et la place des traditions, sont au cœur de ce roman.
En 1960, «le piège sans fin» avait reçu un accueil enthousiaste des critiques littéraires. On peut dire, à ce moment qu’Olympe BHELY-QUENUM avait gravi la «montagne raciale» en référence à une expression de Langston HUGHES (1901-1967, voir mon article). En effet, pour Langston HUGHES, l’artiste noir devrait cesser de voir dans la culture des Blancs un idéal, se libérer de leur sentiment d’infériorité et célébrer sa culture, à sa juste valeur. L’artiste noir devrait ne pas être obsédé du désir de plaire aux autres, et se libérer donc de son esclavage mental, un regard aliénant imprimé au fond de soi et dont il faut se défaire, afin d’entamer la difficile ascension d’une montagne escarpée. «L’écrivain a toujours eu des difficultés s’il ne traite pas des problèmes que l’éditeur pourrait vendre rapidement ; les grands problèmes, notamment depuis les indépendances se trouvent, à de rares exceptions près, dans la coterie des critiques littéraires qui ostracisent nos ouvrages, quand nous égratignons leurs sensibilités, détrônons leurs préjugés ou nous nous attaquons aux problèmes franco-africains, en soulignant l’ancrage du néo-colonialisme. La confrérie des critiques a l’habitude de m’enfermer dans l’anthropologie du Vaudou et l’ésotérisme. N France, depuis plus d’un demi-siècle, j’affronte des problèmes essentiellement racistes ; mes enfants (métis), mes petits-enfants (quarterons), aussi ; les connaîtront aussi mes arrière-petits-enfants, quand ils entreront dans la vie. Le racisme est un rhizome» dit-il.

Dans «le piège sans fin», comme dans ses autres écrits, Olympes BHELY-QUENUM est en permanence à la recherche de l’Afrique des profondeurs, dont s’inspire sa contribution littéraire. «J’habite aux baobabs de l’autre côté des montagnes» dit un personnage de ce beau et tragique roman d’Olympe Bhêly-Quénum. Tout le livre de ce jeune écrivain du Dahomey est dans cette splendeur. Poésie et sortilèges, violences et gestes rituels, légendes ancestrales et tragédies de la chair : tout est enchantement et frisson dans ces 250 pages, parmi les plus chargées de magie. Le style d’une limpidité, d’une élégance exemplaire souligne encore ses charmes. Rien de plus délicieux, dans le fébrile !» écrit Alain BOSQUET dans «Combat» du 7 juillet 1960. Ce brillant roman, traduit en plusieurs langues, mais, de nos jours, avec peu de relais médiatique en France «Un Piège sans fin», repris en 2001, par les éditions Présence Africaine, est constamment réimprimé et au programme un peu partout en Afrique. «Le romancier va bien au-delà du message des lieux grâce à sa formation intellectuelle et à la sûreté de son langage. L’écrivain prend pied dans le monde des âmes en nous narrant une aventure qui se charge progressivement d’une signification inattendue, et ce roman demeure une fenêtre ouverte sur la vie intérieure de l’homme, sur sa solitude aussi, a quelque climat qu’il appartienne» écrit «Le Soir», un quotidien belge.

Dans son roman, «Le chant du Lac», paru en 1965, Prix de littérature d’Afrique noire, les Dieux vivaient encore. Beaucoup y croyaient, certains, craignaient leur colère et leur chant de mort, créant ainsi une sorte de palingénésie, de peur collective, obsessionnelle et paralysante. Une nuit, une femme animiste, l’héroïne du roman, tue les monstres anthophages qui terrorisaient la population ; elle a placé la défense de ses enfants au-dessus des tabous de sa tribu : «Les Dieux sont morts, des crimes ont souillé le lac. Le lac ne chantera plus» écrit-il. Dans ce conflit entre la tradition et la modernité, l’Afrique est un continent maternel, un amour maternel source de résistance et de révolte. «Ecoute le vrai secret est en chaque homme. Il suffit de savoir le chercher en soi. Qui vaincra ? Les Dieux mourront et les hommes poursuivront leur quête éternelle» écrit-il. André RETIF écrit, à propos du «Chant du lac», Olympe BHELY-QUENUM est «Un maître de la langue française à laquelle, il porte comme un culte. L’écriture est soignée, élégante, aristocratique». Le chant du lac, «par son action continue, tient en haleine au même titre que «Le vieil homme et la mer» de Hemingway» écrit le journal «Dialogues».

Dans «l’Initié» terminé en 1964, mais publié en 1979, Olympe BHELY-QUENUM, au carrefour de plusieurs civilisations (Animiste, chrétienne, musulmane, européenne, franc-maçonne) se donne l’objectif d’éclairer le lecteur sur un univers culturel dynamique faisant appel à un métissage culturel et la redéfinition de l’identité culturelle des Africains confrontés aux mythes fondateurs du fait colonial, dans un dépassement de l’opposition tradition-modernité. Dans sa pensée mobile et fluide entre différents espaces, et profondément humaniste, son roman, «l’initié» est une puissante apologie pour le multiculturalisme : «J’ai toujours été, je suis toujours curieux d’apprendre, de comprendre, de savoir et que je pose des questions», dit-il. En effet, ce roman est un rejet, sans concession, du repli identitaire. Le héros du roman, Kofi Marc Tingo «est une synthèse de beaucoup d’Africains connus initiés dans leur pays natal estimant qu’il existe une tête lucide entre deux choix» dit Olympe BHELY-QUENUM. Ce roman a une dimension autobiographique, puisque Kofi Marc Tingo, un médecin, est un Africain occidentalisé, un homme sûr de lui-même, lucide, rigoureux, toujours maître de soi, qui fait face aux Européens, et souvent, s’opposant à eux avec la force tranquille de ses convictions. Le tâche d’apprendre à concilier, en lui-même, les plus grandes contradictions. A la fin de ses études, il regagne son pays natal pour exercer son métier de médecin. Intellectuel et savant, initié, riche de sa diversité culturelle, il a la force de résister aux forces obscures et a gardé la maîtrise de soi, une énergie qu’il puise «dans deux traditions : celle, rationaliste, issue d’Europe ; l’autre, proprement africaine, fondée sur des connaissances d’un autre ordre, part de Dieu, force opératoire des noms premiers, et aussi pharmacopée africaine» écrit-il. Le héros, dans sa maîtrise des savoirs ancestraux et ceux de l’Homme blanc, maître de lui-même, a donc l’atout lui permettant de «réinventer le monde, au lieu de le subir» écrit-il. Faisant preuve de réalisme, il cherche à optimiser les richesses dont dispose l’Afrique. Promoteur de progrès et de liberté, il est en lutte contre l’oppression et les inégalités, ainsi que les traditions, quand elles sont rétrogrades, au service d’êtres monstrueux et malfaisants. Cependant, il valorise la tradition, dans la mesure où celle-ci peut contribuer à rendre le «monde vivable». Il reste vigilant pour une Afrique meilleure et indépendante et lance une mise en garde : «sous nos yeux s’ourdit le piège d’un avenir obscur où tout va concourir à nous éliminer de nos propres problèmes et à nous rayer de l’Afrique de demain» écrit Olympe BHELY-QUENUM.

Une cinquantaine de mémoires de Maîtrise, et plus de vingt thèses (doctorat 3éme cycle ou d’Etat ont été consacrés à la contribution littéraire d’Olympe BHELY-QUENUM. Il parle plusieurs langues (français, anglais, italien, Fon, Yoruba). Il voyage beaucoup, continue d’écrire, observe la société. Olympe BHELY-QUENU, né français, il est marié à une normande, Maryvonne LECERF, depuis 1953, est père de quatre enfants (Thierry, Tiphaine, Marie-Paule (1958-2020) et Jean-Gilles) ; ils ont 13 petits-enfants. Son fils, Jean-Gilles QUEM, né le 14 juillet 1961, à Enghien-les-Bains, en région parisienne, père de trois enfants et vivant dans le Gard, est un photographe, sculpteur et écrivain. «J’ai vécu longtemps en Normandie ma femme est Normande ; trois de nos quatre enfants sont nés le Cotentin. J’ai vécu à Avranches, à Coutance, à Granville, à Rennes et Garrigue-Sainte-Eulalie» dit-il. «On ne rate aucune occasion pour vous dire «On est chez nous ici !». Je ne m’intégrerai jamais, bien que j’aie de bons amis. D’ailleurs, que signifie «intégration» pour quelqu’un né Français, qui vit en France depuis 1948 et n’a pas de leçon de démocratie et de civisme à recevoir ? Intégration, synonyme d’assimilation ? Je n’ai en ai cure. Je suis ici, mais mes racines et autres rhizomes sont en Afrique, au Bénin ; les pulsations de mon cœur sont au Gléxwé» dit-il.

Son journal «Afrique Actuelle» n’a pu fonctionner que pendant cinq ans «C’est une folie que d’être à la fois un Nègre et le propriétaire d’un journal de qualité : j’ai vu beaucoup de portes se fermer devant moi et je me suis ruiné ; mais je suis heureux d’avoir tenté cette entreprise» dit-il. Olympe BHELY-QUENUM a conservé la nationalité béninoise. Il est Chevalier de l’Ordre national du Bénin. Il va léguer 10 000 livres aux enfants béninois auxquels vont s’ajouter 5000 livres de sa fille, Marie-Paule Akoua, décédée à Ales, dans le Gard, le 1er mars 2020. Olympe BHELY-QUENUM est un partisan d’une politique culturelle africaine vigoureuse, avec des critiques littéraires de valeur «Le grand problème, c’est que nos livres ne sont pas lus partout. En plus, nous n’avons pas de critiques. En tant qu’écrivain, on se sent étranger dans notre pays. Pour y remédier, il faut mettre en place une politique culturelle efficace, et cette même politique doit être menée par des experts et, en plus de ça, il faut que ces derniers soient cultivés. Car sans culture, il n’y aura pas de culture. Il faut qu’il ait aussi des critiques littéraires bien formés, qu’il ait une presse spécialisée ou du moins que des journaux consacrent des espaces pour rendre compte ce que écrivent les écrivains» dit-il. Les livres doivent être écrits dans les langues nationales africaines, mais pour qu’ils soient lus, il faudrait que l’enseignement en Afrique soit dans les langues nationales :«La littérature africaine existe dans sa version maternelle, c’est-à-dire celle écrite dans les langues africaines. Le problème auquel elles sont confrontées, c’est qu’elles n’ont pas de lecteurs. Quand on écrit en bambara, qu’est-ce qui lirait ce livre. Très peu, seulement ceux qui parle cette langue. Pour y remédier, il faut alphabétiser d’abord dans sa langue maternelle, il faut savoir l’écrire et la lire pour donner à l’écrivain plus de visibilité. Si ça ne peut se lire, ça ne peut pas se vendre» dit Olympe BHELY-QUENUM.

Brèves références bibliographiques

I – Contributions d’Olympe BHELY-QUENUM

I – 1 – Ouvrages d’Olympe BHELY-QUENUM

BHELY-QUENUM (Olympe), C’était à Tigony, Paris, Présence africaine, 2000, 385 pages ;

BHELY-QUENUM (Olympe), GUIFFRAY (Roger), DELAMADELEINE (R.), Un enfant d’Afrique : roman pour les lecteurs et lectrices de dix à quatorze ans, Paris, Larousse, 1970, 256 pages et éditions Baudelaire, 2015, 290 pages, Présence africaine, 1997, 328 pages ;

BHELY-QUENUM (Olympe), L’Afrique des profondeurs : 40ème anniversaire d’Un piège sans fin. Mélanges offerts à Olympe Bhêly-Quénum, Université nationale du Bénin, éditions Phénix Afrique, 2004, 255 pages ;

BHELY-QUENUM (Olympe), L’initié, Paris, Présence africaine, 1979, 250 pages ;

BHELY-QUENUM (Olympe), La naissance d’Abikou, Cotonou, éditions Phénix-Afrique, 1998, 338 pages ;

BHELY-QUENUM (Olympe), Le chant du lac, Paris, Présence africaine, 1965, 152 pages ;

BHELY-QUENUM (Olympe), Les années du bac de Kouglo, Cotonou, éditions Phénix-Afrique, 2003, 119 pages ;

BHELY-QUENUM (Olympe), Les appels du Vaudou, Paris, L’Harmattan, 1994, 336 pages ;

BHELY-QUENUM (Olympe), Liaison d’un été et autres récits, Paris, Sagerep, L’Afrique actuelle, 1968, 244 pages ;

BHELY-QUENUM (Olympe), Promenade dans la forêt. Nouvelle, Achères, Monde Global, 2006, 265 pages ;

BHELY-QUENUM (Olympe), Un piège sans fin, Paris, Stock, 1960, Présence africaine, 2001, 284 pages.

I – 2 – Articles d’Olympe BHELY-QUENUM

BHELY-QUENUM (Olympe), «Africa and Human Rights», Transition, 1965, Vol 18, pages 18-19 ;

BHELY-QUENUM (Olympe), «Entretien», accordé à la rédaction, Afrik.com, 9 septembre 2011 ;

BHELY-QUENUM (Olympe), «Erotisme chez Léopold Sédar Senghor», 1983, sur le site : http://www.gnammankou.com/obq_senghor-erotisme.htm ;

BHELY-QUENUM (Olympe), «Être un écrivain africain francophone et un étranger dans la langue française», Présence africaine, 2007, Vol 176-177, n°1, pages 134-142 ;

BHELY-QUENUM (Olympe), «Homage To Idrissa Ouédraogo», African Studies Review, septembre 1965, Vol 61, page 211 ;

BHELY-QUENUM (Olympe), «Human Rights and The African», Africa Today, janvier 1965, Vol 12, n°1, pages 11-12 ;

BHELY-QUENUM (Olympe), «Interview du président Senghor», L’Afrique actuelle, août-septembre 1966, n°10, pages 28-31 ;

BHELY-QUENUM (Olympe), «Interview : le racisme est un rhizome», Les rencontres internationales du livre du Bénin, 4 juin 2020 ;

BHELY-QUENUM (Olympe), «L’écrivain béninois et son pays», Le Monde diplomatique, août 1981, page 19 ;

BHELY-QUENUM (Olympe), «L’Unesco et les besoins de ses Etats membres africains», Africa, décembre 1971, Vol 26, n°37, pages 525-532 ;

BHELY-QUENUM (Olympe), «La genèse de son célèbre roman «Un piège sans fin», entretien accordé à Esckil AGBO, Les rencontres internationales du livre du Bénin, 11 octobre 2020 ;

BHELY-QUENUM (Olympe), «Le chant du lac», Présence africaine, 1964, Vol XLIV, n°1, pages 201-211 ;

BHELY-QUENUM (Olympe), «Maximilien Possy-Berry-Quénum», Notre Librairie, octobre-décembre 1995, n°124, pages 76-81 ;

BHELY-QUENUM (Olympe), «Où en est l’Afrique ?», La vie africaine, décembre 1964, page 5 ;

BHELY-QUENUM (Olympe), «Première rencontre des écrivains africains et francophones», L’Afrique actuelle, mars 1967, n°16, pages 3-4 ;

BHELY-QUENUM (Olympe), «Problèmes de l’enseignement en Afrique et à Madagascar, une interview exclusive de Joseph KI-ZERBO», L’Afrique actuelle, n°28, pages 26-31 ;

BHELY-QUENUM (Olympe), «Quand tomba le Sigui», Présence africaine, 1996, Vol 154, n°2, pages 99-106 ;

BHELY-QUENUM (Olympe), «The Watchman (Metamorphosis of an African Object Art)», Callaloo, automne 1988, n°37, pages 697-707 ;

BHELY-QUENUM (Olympe), «Un cœur de nègre pour l’Apartheid», L’Afrique actuelle, février 1968, n°28, pages 2-3.

II – Critique d’Olympe BHELY-QUENUM

II – 1 – Ouvrages généraux sur Olympe BHELY-QUENUM

AMEGADZE (Philip, Senanu), Le concept de métissage culturel dans «l’aventure ambiguë» de Cheikh Hamidou Kane et «l’initié» d’Olympe Bhêly-Quénum, thèse, Kwame N’Krumah University of Science and Technology, juin 2009, 112 pages, spéc pages 77- 99 ;

APALOO (Edoh), Image de la femme dans Le Chant du Lac d’Olympe Bhêly-Quénum, Mémoire de Maîtrise, Université de Paris X Nanterre, février 1976, 122 pages ;

BHELY-QUENUM (Anicette), Récit initiatique et expression mystique dans la problématique et enjeux d’une combinatoire négro-africaine, thèse sous la direction de Beida Chiki, Université Paris-Sorbonne IV, 2008, 105 et 148 pages ;

CASE (Frederick Ivor), Espace et Temporalité dans la structure du roman africain chez Olympe Bhêly-Quénum, New College, Toronto, Canada, 241 pages ;

DAVID-WEST (Stella), Olympe Bhêly-Quénum : Romancier, Thèse de Doctorat 3ème cycle, Université de Talence-Bordeaux, 594 pages ;

DAVID-WEST (Stella), Olympe Bhêly-Quénum, romancier, thèse sous la direction de Michel Hausser, Bordeaux, Université Montaigne, 1979, 594 pages ;

DIXON-FYLE (Joyce, E.), Themes and Styles of The African Short Story : Olympe Bhêly-Quénum’s Liaison d’un Eté, Port Harcourt, Nigeria, 132 pages ;

DURAND (Jean-François), L’écriture et le sacré : Senghor, Césaire, Glissant et Chamoiseau, Montpellier III, Université Paul Valéry, 2002, 270 pages ;

FAURE (Stéphanie), La mémoire aux prises avec les désirs dans «un piège sans fin» d’Olympe Bhély-Quénum, «les fous de Grand Bassam» d’Anne Herbert, El sur d’Adélaida Garcia Morales, Limoges, faculté des Lettres et sciences humaines, 1998, 133 pages ;

GARNIER (Xavier), La magie dans le roman africain, Paris, P.U.F, 1999, 165 pages ;

GRELEF, Mélanges offerts à Olympe Bhêly-Quénum : l’appel de l’Afrique des profondeurs, Cotonou, GRELEF, 2001, 197 pages ;

HOUNMENOU (Jean-Claude), Défense et illustration de la culture africaine : Aspects de l’œuvre d’Olympe Bhêly-Quénum, Cotonou, éditions du Soleil, 1998, 109 pages ;

KAKPO (Mahougnon), Poétique baroque dans les littératures africaines tome I Olympe Bhêly-Quénum, Cotonou, éditions des Diasporas, 2007, 215 pages ;

LOZES (Guillaume), Initiation, ésotérisme et Vaudou en action dans l’œuvre d’Olympe Bhêly-Quénum, thèse sous la direction de Jean-Louis Joubert, Université Paris XIII, 2002, 476 pages ;

MEDEHOUEGNON (Pierre), Olympe Bhêly-Quénum, idéologie et esthétique, thèse sous la direction de Lilyan Kesteloot, Dakar, UCAD, 1979, 349 pages ;

MERCIER (Roger), BATTESTINI (Monique), BATTESTINI (Simon), Olympe Bhêly-Quénum, écrivain béninois, Paris, Fernand Nathan, 1964, 63 pages ;

MVE (Franck-Bernard), La symbolique du corps dans l’œuvre d’Olympe Bhêly-Quénum, thèse sous la direction de Françoise Susini-Anastopoulos, Université de Nancy II, 2009, 532 pages ;

OULAI (Pasquale), Le héros tragique dans le roman africain : L’exemple du «monde s’effondre» du nigérian Chinua Achebe, «un piège sans fin» du béninois Olympe Bhêly-Quénum, «Le cercle des tropiques» du guinéen Alioum Fantouré et «Fumée noire» du Burkinabé Boubacar Diallo, thèse sous la direction de Jean-Louis Joubert, Université Paris XIII, 2005, 105 et 148 pages ;

QUENUM (Anicette), Récit initiatique et expression mystique dans l’œuvre d’Olympe Bhêly-Quénum : problématique et enjeux d’une combinatoire entre spiritualité chrétienne et négro-africaine, thèse sous la direction de Beida Chiki, Paris, Université Sorbonne, 2008, 539 pages ;

QUENUM (Maximilien), Les ancêtres de la famille Quénum. Histoire de leur temps, Langres, éditions Dominique Guéniot, 1981, 192 pages.

II – Articles sur Olympe BHELY-QUENUM

ADECHINA (Emile), «Névrose et nécrose dans «Le chant du lac» d’Olympe Bhêly-Quénum», in Adrien Huannou, Repères pour comprendre la littérature béninoise, éditions Caarec, 2008, 78 pages, spéc pages 53-63 ;

BOGNIAHO (Ascension), «Oralité et écriture dans «le piège sans fin» d’Olympe Bhêly-Quénum», in L’Afrique des profondeurs : 40ème anniversaire d’Un piège sans fin. Mélanges offerts à Olympe Bhêly-Quénum, Université nationale du Bénin, éditions Phénix Afrique, 2004, 255 pages, spéc pages 33-52 ;

DA SILVA (José-Manuel, Salim), «L’étrange dans l’initié d’Olympe Bhêly-Quénum», Cahiers du GRELCEF, mai 2020, n°12, pages 111-127 ;

FEUSER (Wilfried, F.), «L’œuvre d’Olympe Bhêly-Quénum : de l’angoisse nègre à la maîtrise des forces obscures», Présence Africaine, 1983, Vol I, n°125, pages 186-201 ;

FEUSER (Wilfried, F.), «Le chant du lac d’Olympe Bhêly-Quénum», Le Français au Nigéria, septembre 1971, Vol 6, n°2, pages 7-9 ;

FEUSER (Wilfried, F.), «Olympe Bhêly-Quénum», in Anthologie négro-africaine, histoire et textes de 1918 à nos jours, Vanves, Edicef, 2001, page 307 ;

HAMMOND (Thomas, N.), «Olympe Bhêly-Quénum présenté par lui-même», The French Review, 1982, Vol 55, n°4, page 4 ;

HUANNOU (Adrien), «Olympe Bhêly-Quénum : de l’initiation africaine à la franc-maçonnerie», in Olympe Bhêly-Quénum, L’Appel de l’Afrique des profondeurs : Mélanges offerts à Olympe Bhêly-Quénum, op cit, pages 63-78 ;

KESTELOOT (Lilyan), «L’œuvre d’Olympe Bhêly-Quénum : de l’angoisse nègre à la maitrise des forces obscures», Présence africaine, 1983, Vol 125, n°1, pages 186-201 ;

LITTLE (Roger), «The Couple Domino» in the Writings of Olympe Bhêly-Quénum», African Studies Review, 1998, Vol 29, n°1, pages 211-213 ;

MEDEHOUEGNON (Pierre), «Littérature et art de couvent chez Bhêly-Quénum», in Adrien Huannou, sous la direction de, Littératures Art et Société, Cotonou, Flamboyant, 1999, pages. 66-67 ;

MEDEHOUEGNON (Pierre), «Olympe Bhêly-Quénum, entre l’animisme et le christianisme», Notre Librairie, octobre-décembre 1995, n°124, pages 100- 108 ;

MEDJIGBODO (Nicole), «Un enfant d’Afrique d’Olympe Bhêly-Quénum», Revue canadienne d’études africaines, 1976, Vol 10, n°3, pages 538-542 et Le Français au Nigéria, septembre 1971, Vol 6, n°2, pages 37-42 ;

MIJOHOUAN-GBIKPI (Técla), «Création baroque et littérature fantastique chez Olympe Bhêly-Quénum», in Jean-Cléo Godin, Nouvelles écritures francophones : vers un nouveau baroque ?, Presses de l’Université de Montréal, 2001, 445 pages, spéc pages 132-142 ;

SMITH (Robert, P.), «C’était à Togony. Olympe Bhêly-Quénum», World Literature Today, 2001, Vol 75, n°3-4, pages 119-120 ;

SMITH (Robert, P.), «Un enfant d’Afrique. Olympe Bhêly-Quénum», World Literature Today, 2001, Vol 72, n°3, page 668 ;

VIGNONDE (Jean-Norbert), «Aspects et limites de l’initiative créatrice chez Olympe Bhêly-Quénum», in Musanji Ngalasso-Mwatha, Linguistique et poétique, Presses de l’université de Bordeaux, 2008, 268 pages, spéc pages 89-97 ;

VIGNONDE (Jean-Norbert), «Aspects et limites et l’initiative créatrice chez Bhêly-Quénum», in Musanji Ngalasso-Mwatha, sous la direction de, Linguistique et poétique. L’énonciation littéraire francophone, Presses universitaires de Bordeaux, 2009, 266 pages, spéc pages 89-97 ;

VIGNONDE (Jean-Norbert), «De l’initié aux appels du Vaudou», Notre Librairie, octobre décembre 1995, n°124, pages 119-125 ;

VIGNONDE (Jean-Norbert), MAGNIER (Bernard), «Entretien avec Olympe Bhêly-Quénum», Notre Librairie, octobre décembre 1995, n°124, pages 109-118.

Paris, le 23 octobre 2022, par Amadou Bal BA –