Cheikh Ahmadou Bamba, Serviteur privilégié du Prophète (psl), a été longtemps et toujours chanté sur tous les tons et sur tous les rythmes bien avant qu’il fonde son mouvement réformiste soufi, la Mouridiyyah. De son vivant et jusqu’à nos jours, des poètes et penseurs n’ont cessé de chanter ses éloges, ses mérites et surtout d’étudier et de méditer sur son œuvre littéraire et sur sa vie de manière générale. Parmi ces hommes de plumes, on peut citer Serigne Mor Kayre, Cheikh Abdou Karim Samba Diarra Mbaye, Serigne Mbaye Diakhaté, Cheikh Moussa Ka, et j’en pense.  À côté de ces éminentes figures emblématiques et précurseurs de la poésie wolofal mouride, beaucoup d’écrivains poètes de la nouvelle génération continuent de tresser une couronne de lauriers au fondateur de la Mouridiyyah. Cheikh Ahmadou Cissé, enseignant de profession et homme de lettres, s’identifie humblement à ce cercle aux plumes éclairées. Dans cet ouvrage titré Bamba au cœur, le poète tente de revoir les points culminants de l’histoire de son guide spirituel, Cheikh Ahmadou Bamba, dont il chante les éloges et magnifie l’œuvre. Ce n’est pas pour rien que l’auteur débute son ouvrage avec le poème Bisimilah ou la basmala (arabe : بَسْمَلَة) ,  la formule bismillāhi r-Raḥmāni r-Raḥīmi qui signifie « Au nom de Dieu le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux », car en Islam  il est fortement recommandé au croyant de réciter toujours la formule Basmalah avant d’entamer toute chose. Cheikh Ahmadou Cissé, dans ce poème où chaque vers est sanctionné d’une rime monosyllabique, présente l’arbre généalogique du guide des mourides dont il magnifie ses œuvres littéraires de très haute facture. Il y mentionne ses exploits et retrace le périple de son exil.
Bamba au cœur est un ouvrage panégyrique écrit avec une plume assouvie d’amour spirituel. Sans doute, l’auteur est également guidé par une lumière divine. Le poète y est littérairement comblé! En effet, la technique d’écriture poétique, en l’occurrence l’acrostiche utilisé dans les poèmes « Seydina Mouhamad (psl) » et « Cheikh Ahmadou Bamba » a embelli les vers de cette œuvre littéraire. Cheikh Ahmadou Cissé est un vaillant artisan du verbe.
En alignant les titres de ce recueil, l’auteur a tenté d’être exhaustif par rapport à l’itinéraire et le cheminement mystique du Cheikh.
« Lettre à Sëriñ Bi » représente une missive à travers laquelle le poète Cissé atteste non seulement sa foi et son ardent attachement au Cheikh, mais aussi exhibe clairement les sentiments ésotériques entre maitre et disciple.
Par ailleurs, dans « Bamba et le Colon », « Bamba au-dessus de la mêlée », « Bamba et la patience », « Bamba et le Pardon », « Bamba, la Paix », « Bamba le Saint Homme », l’auteur glorifie respectivement la foi inébranlable du Cheikh, sa bravoure, sa persévérance, sa pitié, sa non-violence et enfin sa piété.
Dans la deuxième partie du recueil, le poète rend un vibrant hommage à quelques grandes figures religieuses appartenant à différentes confréries soufies du Sénégal : Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh, Serigne Mbacké Soxna Lo, Serigne Sam Mbaye, El Hadji Djily Mbaye et feu Sidy Lamine Niass.
La troisième partie titrée « Joie du cœur » est un chapitre très particulier voire même original car l’auteur y traite la thématique de l’amour matrimonial, paternel et maternel à l’image de sa chère épouse, de ses parents et de ses aïeuls.
In fine, dans la quatrième et dernière partie de son œuvre « Les maux du cœur », notre poète Cheikh Ahmadou Cissé rappelle les effets négatifs de la langue, les affres de la mort et la nécessité de criminaliser l’homosexualité.
Voilà, succinctement, le contenu de Bamba au Cœur, une source inépuisable et intarissable creusée par l’enseignant-hagiographe, Cheikh Ahmadou Cissé.
On attend de l’auteur d’autres contributions qui enrichiront la bibliothèque de la Mouridiyyah.
Bon vent !


Bamba Mbaye
Professeur LE (Lettres Espagnoles)
Écrivain Sénégalais
Journaliste présentateur-trilingue (wolof-français-espagnol)
Secrétaire général adjoint de l’Association des Écrivains de la Mouridiyyah (AEM)