Les honnêtes gens et autres hommes dits de bonne volonté, c’est à dire animés du minimum d’honnêteté intellectuelle, (me) le concèderont : les concepts de « Jub. Jubël. Jubbënti », réellement mis en pratique, sont d’imparables leviers de bonne et même de très gouvernance. Et parce qu’ils sont bien inscrits au fronton de la lettre des missions assignées à toutes les compétences assermentées, dans la République et dans la Nation, il ne serait ni faute de goût ni mesure farfelue que DÉBAPTISER LE GRAND THÉÂTRE pour, en lieu et place du Doyen Doudou Ndiaye Rose, apposer celui d’Aimé Césaire. Le Doyen Doudou Ndiaye Rose ne trouverait aucun inconvénient à une telle mesure : il eût compris et, à raison, agréé un pareil correctif; d’autant que son combat, ce fut, sa vie durant, au-delà de mémorables prestations culturelles universelles, de laisser, au moins,une infrastructure qui lui survive : SON École de danse et d’expressions assimilées. Rien de plus ! Il serait interessant de savoir pourquoi aucune volonté, politique, n’a daigné voir concrétisée un si superbe projet. Le moment, je le crois, franchement, est opportun de permettre au Doyen Doudou Ndiaye Rose d’enfin dormir du sommeil et des justes et  des patriotes ayant bellement mérité de la Nation. Et pour revenir à nos mots et tons, REBAPTISER LE GRAND THÉÂTRE du nom d’Aimé Césaire, ce serait, aussi, une manière de répondre à ceux-là qui, avec un acharnement de groupie, proposaient Douta Seck, en lieu et place de l’auteur de « Une saison au Congo » et de « Et les chiens se taisaient ».  Ce qui me fit râler et rigoler tout à la fois. Car, pour sûr, Douta Seck eût voté pour Césaire, et pas seulement que pour son rôle principal en « la tragédie du roi Christophe ». Mais, parce que ce serait sublime occasion de lui redire, en symboles et en signes, « Merci, Maître ! » Et, surtout, temps et lieu de rendre à Césaire ce qui appartient et ne saurait appartenir qu’à Césaire ». Car, on l’oublie, trop souvent, Aimé Césaire, ce n’est pas que « le cahier d’un retour au pays natal » et/ou « le discours sur le colonialisme ». Ce n’est pas qu’un des trois génies littéraires qui, en initiant la Négritude, nous ont révélé à nous-mêmes. Essayiste de premier ordre, « Nègre fondamental », comme qui dirait « Nègre international », Aimé Césaire est, aussi, l’auteur des textes des plus considérables du théâtre negro-africain, voire universel. En donnant, au Grand Théâtre, le nom d’Aimé Césaire, c’est non seulement le panafricanisme qu’on ré-incruste en nos esprits et, cette fois, de façon dynamique. C’est, aussi, une sublime marque de considération à nos sœurs et frères en diasporas. Et cela, seulement, suffirait à à cet arrêté et ce décret « qui abroge et remplace » la donne : Oui ! Rendre à Césaire son … Césaire ! Et, à titre posthume, attribuer aux ayants-droits du Doyen Doudou Ndiaye Rose, les mètres carrés nécessaires pour SON École ! Et aussi… Et encore… La liste serait sans fin de choses à corriger… J’ose penser et croire, et même avoir assurance, que la tutelle actuelle de La Culture, Madame Khady Gaye Diène, insèrera, du lot de ses perspectives, sur-prioritaires, l’impérieuse nécessité d’irradier ce trop plein de désordres qui, depuis au moins deux suprêmes magistratures,  celle de Maître Abdoulaye Wade et celle de Macky Sall, sévissent et plombent tellement d’intentions salutaires dans le champ de La Culture ! Comme si La Culture avait cessé, « au Pays de Senghor et de Cheikh Anta », d’être et un levier de financement de l’économie nationale et des meilleurs, sinon le meilleur lieu, de positives mises en représentation(s) de nos souverainetés, de nos patrimoines tout autant des valeurs qui peuvent et doivent nous restituer à nous-mêmes …


Elie Charles Moreau