Dans le royaume des mots, Umberto Eco régnait en maître, un souverain parmi les étagères de livres. Avec une collection impressionnante de 50 000 ouvrages, il incarnait une philosophie qui transcende le simple acte de lire pour embrasser la véritable essence des bibliothèques à domicile.
Eco écartait avec adresse l’idée absurde selon laquelle chaque livre acheté devrait être lu dans son intégralité. C’est comme exiger l’utilisation de chaque ustensile de cuisine ou de chaque outil acheté avant d’en acquérir de nouveaux. Dans son monde, les livres étaient bien plus que des marchandises à consommer ; ils étaient des remèdes pour l’âme, des nourritures pour l’esprit.
Il comparait les livres à des médicaments, soulignant l’importance d’avoir un large éventail de choix pour répondre aux besoins changeants de l’esprit. Comme une armoire à pharmacie bien garnie, une bibliothèque bien fournie offre une panoplie de traitements pour l’esprit fatigué, l’âme troublée ou la curiosité insatiable.
Acheter plus de livres que l’on ne pourra jamais lire n’est pas une folie, mais une manifestation de passion et de respect pour le monde des idées. Ceux qui considèrent les livres comme de simples produits de consommation ne saisissent pas leur véritable essence. Les amoureux des livres comprennent que chaque ouvrage est une invitation à l’aventure intellectuelle, une porte ouverte vers de nouveaux mondes et de nouvelles perspectives.
Dans un monde où la culture de la surconsommation règne en maître, les bibliothèques à domicile sont des sanctuaires de sagesse et de contemplation. Elles sont des refuges pour les rêveurs, les chercheurs de vérité et les âmes en quête de sens. En suivant les traces d’Umberto Eco, nous pouvons apprendre à apprécier non seulement les mots imprimés sur les pages, mais aussi la richesse et la diversité de l’univers des idées qui se déploient devant nous.
Babacar Korjo Ndiaye