Par Mbindef
Il n’est pas facile d’écrire une œuvre. Après le dernier point, il faut la faire publier, donc chercher un éditeur. Ce dernier, si l’œuvre est publiable envoie une facture proforma à l’auteur. Cette facture c’est ce qu’on peut appeler la participation aux frais d’édition. Cette participation aux frais d’édition concerne souvent :
• La relecture et la correction. Même si c’est optionnel, souvent il faut la leur laisser ;
• Une mise en page conceptuelle,
• Une quantité d’exemplaires contractuels, etc.
Et souvent cette participation s’élève entre 500 000 FCFA à plus de 1 000 000, suivant la nature de l’œuvre.
Voilà le livre est sorti. Beaucoup pense que l’écrivain(e) est riche. Le livre qu’il ou elle a écrit ne lui appartient pas, il (elle) a cédé ses droits d’auteur et la maison d’édition va le (la) rémunérer après un certain nombre d’exemplaires vendus, par exemple 500, avec un taux de 5 à 7%. Beaucoup d’auteurs africains, surtout les nouvelles générations n’arrivent pas à vendre les 300 exemplaires !
La principale raison est que la maison d’édition se limite à son rôle d’aider à sortir le livre. Même pour une séance de dédicace il faut l’organiser souvent seul, et cela coûte cher. La majeure partie des écrivain(e)s donnent cadeau leur œuvre pour qu’elle puisse être lue. Les gens n’achètent pas !
Prolifération des maisons d’édition en Afrique, une mane financière ?
On voit de plus en plus dans le paysage africain des maisons d’éditions qui naissent, des hommes d’affaires ou des auteurs. Mais le plus surprenant ce sont de grandes maisons françaises qui viennent chez nous soient directement soient en associations avec des structures qui existent déjà sur place. Je ne vais pas en citer ici, un rapide tour sur internet pourraient édifier qui le veut. Parce que l’édition est devenue du business. Je ne sais pas quelle est la vie de l’édition, ses difficultés mais elle vit beaucoup sur le dos des écrivains. Si elle n’était pas rentable, il n’y aurait pas cette prolifération aujourd’hui. Publier 100 œuvres une année à raison de 500 000 au moins par livres, c’est un chiffre d’affaires de 50 000 000 FCFA ! Alors on imagine pourquoi certains éditent à tout vent ! Ainsi on perd la qualité au profit du business.
Comment aider les auteurs à faire face au monde de l’édition et de se faire lire.
Les auteurs ont besoin de soutien. C’est d’abord celui des états. Le fond d’appui à l’édition doit être effectif, démocratique. Que tous les auteurs puissent en bénéficier. Le livre est un moteur de la culture. Il y a beaucoup qui écrivent, même s’ils ne sont pas tous des écrivain(e)s.
Un autre moyen d’aider les auteurs, c’est que les nouveaux livres, bien faits, bien sûr, puissent pouvoir entrer dans l’école et être lus par les nouvelles générations. Il n’est pas dit qu’il faut sortir les anciens de l’école, mais les préoccupations changent. Les jeunes d’aujourd’hui vivent d’autres réalités, et ce sont ces réalités qui sont décrites dans les nouvelles œuvres. Ainsi on aiderait certains nouveaux écrivains à se faire entendre.
Derrière, il faudra aussi ne pas écrire pour écrire, mais surtout voir ce qui peut intéresser les potentiels lecteurs (lectrices) Il faut amener les gens à renouer avec la lecture. Je défends de plus en plus que les nouvelles générations d’auteurs doivent écrire pour les enfants, et grandir avec eux. De belles histoires, surtout de chez nous pourraient intéresser les jeunes. Et qui sait ces histoires peuvent être des animations ou des films pour enfants. Une manière pour l’Afrique de proposer quelque chose à ses enfants qui n’ont que le choix de regarde ce qui vient d’ailleurs. La lecture commence donc avec les enfants. Ils auront le réflexe de la lecture à bas âge. Actuellement tout ce que nous écrivons c’est pour des adultes qui courent après la dépense quotidienne ! Donc ont peu de temps pour lire.
Conclusion.
Voilà essayé de parler un peu du problème des écrivain(e)s africain d’aujourd’hui face à la publication de leurs œuvres. Tout le monde parle du mal vivre des auteurs qui ne vivent pas de leur art. Ils ne sont pas comme des musiciens qui vont faire des concerts et pouvoir vivre de leur musique ; eux leur gagne-pain, c’est la vente de leurs livres.
Aider le monde du livre, c’est plus prendre en charge la vie de l’écrivain(e) ! C’est aider la culture africaine.