Écrire a toujours été pour moi une profonde aspiration. Très tôt, j’ai écrit de petits textes, de courts poèmes. A l’époque, on écrivait encore des lettres manuscrites. J’avais deux correspondantes ; l’une au Canada et l’autre en France, avec lesquelles j’échangeais régulièrement de longues lettres. Je lisais aussi beaucoup, comme je l’ai dit.
Après, quand j’ai commencé à exercer ma profession de magistrat, j’ai eu beaucoup moins de temps pour la lecture et même pour écrire mes petits textes et correspondances habituels ; j’écrivais plutôt des décisions de justice. D’un autre côté, en écrivant du droit, étais-je vraiment si loin d’écrire sur la vie ? Car le droit, on le sait, n’est que la traduction juridique des faits sociaux…
En tout état de cause, ce que je n’ai jamais cessé de faire, en revanche, c’est de lire encore et encore. La lecture a toujours été mon loisir favori et l’est encore aujourd’hui. A la maison, beaucoup de membres de ma famille aiment lire. Ma défunte sœur aînée, Fatimata dite ‘’Mame Fatou’’, qui est au nombre de ceux à qui je dédie mon roman, était une grande lectrice ; elle était abonnée à de nombreux revues et magazines de l’époque comme ‘’Confidences’’, ‘’Nous deux’’, ‘’Intimité’’, ‘’Amina’’, ‘’Femme et Développement’’. Elle achetait en outre des romans qu’elle me prêtait. J’ai donc grandi dans cet environnement. Plus tard, j’ai eu fortement envie d’écrire. C’est ainsi qu’il y a quelques années, j’ai entamé l’écriture de ‘’Solitudes’’.