Je n’ai pas toujours écrit. Je lisais énormément. Au collège, lorsque je me perdais dans les pages des livres, lorsque je m’appropriais l’histoire des auteurs et celle des personnages, je ne m’imaginais pas devenir écrivaine un jour. L’appellation tout simplement me paraissait trop lourde, trop significative. Donc, je me contentais de lire, de voyager à travers les pages, d’essayer de trouver l’auteur dans ses écrits, de me créer mon propre univers. Mais quiconque a beaucoup lu, écrira peut-être un jour. Et j’ai écrit.
J’ai découvert le monde scriptural en étant à une perpétuelle recherche d’une chose. Une chose que je ne pouvais pas nommer mais qui se trouvait dans les livres. Une chose qui apparaissait comme un poids et ne cessait de s’alourdir. Une chose que je n’ai pas pu trouver dans les livres que je broyais mais qui demandait à naître, à être, à demeurer. J’ai voulu lui donner une forme. C’est ainsi que j’ai commencé à écrire un mot, un vers, une prose, un texte, un chapitre et enfin, un ou des livres.
“LA LOUVE INCOMPRISE” représente la plus grande partie de ce que je cherchais dans les livres que je lisais, que je lis. Elle est la preuve vivante de ce poids immensément lourd qui ne cessait de s’alourdir encore plus, la plus parfaite représentation de cette chose que je voulais lire dans les histoires racontées au fil des âges, cette chose qui ne demandait qu’à naître, être et demeurer.
Je l’ai écrite sans me rendre compte qu’elle s’écrivait toute seule, qu’elle prenait forme chaque soir, qu’elle embrassait la vie chaque jour.
Je n’ai pas pris la décision de l’écrire. C’est elle qui s’est donnée vie. C’est elle qui s’est rendue immortelle. C’est elle qui m’a motivé à la raconter.