Le Carnaval de Dakar tiendra sa cinquième édition du 25 novembre au 1er décembre. Ayant atteint sa maturité, ce rendez-vous culturel affirme, dans sa programmation, son statut de tribune et de salon des cultures populaires et des traditions locales.

Par Mamadou Oumar KAMARA

Le Carnaval de Dakar assume sa marque. Du 25 novembre au 1er décembre, ce festival des traditions et des cultures populaires va tenir sa 5e édition. Sous le thème « Patrimoine et Transmission », ce prochain rendez-vous sera une occasion de questionner et d’examiner les aspects sociologiques et économiques de la culture. L’organisation promet une programmation riche et variée, plus festive et mieux pourvue en découvertes. Les costumes, masques, danses, musiques et rythmes du terroir seront exposés dans toute leur splendeur et tout leur symbole. Le cinéma, le théâtre, l’artisanat, la gastronomie seront également au menu des réjouissances et des débats. Cette année, le Xalam, groupe musical cinquantenaire, et Pr Massène Sène sont les parrains mis à l’honneur.
Avant la semaine du Carnaval, il y a aura une soirée autour du baobab à Mbour, puis une autre soirée de gala « Coosaan », à Dakar. Durant la semaine (25 novembre – 1er décembre), le Village du Carnaval recevra des expositions d’artisans, des ateliers, des projections de film en plein air, ainsi qu’un espace d’enfants. Il y aura aussi la journée dédiée aux communes participantes. Une table ronde, dirigée par le Pr Ibrahima Wane (Conseiller scientifique du festival), va permettre d’interroger le « Rôle des festivals dans la promotion du patrimoine et du tourisme ». Ensuite, dans le dernier week-end de novembre, le Carnaval de Dakar va vivre ses trois derniers jours avec un cypher (des rappeurs qui se rassemblent pour improviser et s’exprimer) des cultures urbaines (vendredi), le Carnaval des enfants, la grande parade de la diversité culturelle et le grand concert (samedi), et enfin le Ceebu Jën géant et le Grand Sabar de clôture.
Après quatre éditions, le Carnaval de Dakar s’impose comme le festival dakarois des traditions et des cultures populaires. C’est une tribune de choix pour valoriser le patrimoine culturel dans ses expressions traditionnelles et contemporaines. Son essence repose sur la valorisation des terroirs et de la diversité culturelle. Chaque année, à la fin de novembre, des acteurs culturels, des artisans, des acteurs du tourisme et des communes se réunissent à Dakar autour d’un village animé par de nombreuses activités, culminant avec la grande parade de la diversité culturelle le dernier samedi de novembre.
L’initiatrice, Fatou Kassé-Sarr, présente ces moments comme bien plus qu’une simple célébration culturelle. « Le Carnaval de Dakar met en avant la richesse des traditions culturelles du Sénégal et de l’Afrique. Il valorise le Made in Sénégal et le Made in Africa. Ce qui contribue à encourager la consommation de produits locaux et renforcer la fierté nationale », conçoit la présidente du Carnaval de Dakar. Elle poursuit que le carnaval célèbre le Sénégal et l’Afrique, et invite des peuples amis à partager la pluralité des cultures dans un esprit de respect et de partage. « Dans un monde globalisé, le Carnaval de Dakar s’inscrit dans une démarche de souveraineté culturelle, en promouvant nos pratiques et patrimoines culturels tout en favorisant l’expression de la pluralité et de l’authenticité. C’est une plateforme de promotion des terroirs et des savoir-faire traditionnels, encourageant ainsi la consommation de produits locaux et renforçant la fierté nationale, tout en s’ouvrant au monde », soutient Fatou Kassé-Sarr, à travers le communiqué officiel qui nous est parvenu, hier, à la rédaction.
La promotrice culturelle saisit par ailleurs l’occasion pour faire le plaidoyer d’une meilleure reconnaissance des cultures et traditions populaires. « Le Sénégal dispose de ressources pétrolières, minières, agricoles et halieutiques, mais c’est la culture qui a le pouvoir unique de générer de la joie, de renforcer les liens sociaux, de favoriser le vivre-ensemble, de promouvoir la compréhension mutuelle, d’encourager l’apprentissage, de valoriser nos talents et de créer un sentiment de convivialité et de positivité », défend Fatou Kassé-Sarr.

Le Soleil