A travers « Les compartiments tueurs d’une âme morte », l’auteur Bassirou Cissé nous invite dans l’intimité de son cœur en nous promenant dans ses labyrinthes et en nous faisant écouter chacun de ses battements transmettant tantôt les plaintes et tantôt les complaintes d’une « âme morte ».

Et pour l’auteur, la poésie demeure une voie sure pour réanimer cette âme qui a fini par devenir moribond à force de lutter et de recevoir des coups de la vie, une vie qui ne lui avait pas toujours souri.

Dans ce recueil, chaque mot est chargé du poids des ressentis d’un cœur ici représenté par « cette âme morte »  et chacun des quatre-vingt-cinq (85) poèmes donne un aperçu plus ou moins net sur les moments forts qui ont fait ou fait battre ce cœur.

A travers les rythmes, les rimes, les métaphores, les thèmes, les mises en apostrophe et le choix pointilleux des mots et des titres des poèmes, l’auteur a bien voulu lever un coin du voile sur sa vie sentimentale pour ne pas dire sa vie amoureuse, une vie qui n’est pas monotone et dont les péripéties ne manqueront sûrement pas de toucher la sensibilité du lecteur. Monsieur Bassirou Cissé nous fait visiter les « compartiments » de son âme qui transmettent tristesse, émotion, regret, reconnaissance, amour et espoir.
Les remords y sont peu présents car il apparaît clairement que l’auteur s’est inscrit dans une dynamique le faisant adopter une marche positive et lui faisant orienter le regard vers l’avenir. Et c’est à juste titre que Bassirou Cissé dit dans introduction, en s’adressant à l’être aimé : « Alors, aujourd’hui même si ta présence dans ma vie, loquace s’époumone à tort et à travers, je continuerai à occulter cet amour qui ne cesse d’être indélébile ».

En écrivant un recueil très intime et digne de François René de Chateaubriand, Bassirou a donné au lyrisme toute la place qu’il mérite dans son texte. L’usage du pronom personnel sujet « JE » et le tutoiement fait à l’être à qui il s’adresse nous fait forcément penser à Victor Hugo.

Dans une ère marquée par une jeunesse peu tournée vers la lecture, car absorbée par la magie et l’opium des Tics, M. Bassirou Cissé est de ces rares jeunes qui ont su se départir de la masse pour s’isoler lire et réfléchir pour enfin faire une belle production intellectuelle de cette carrure. Bassirou est de ces jeunes qui doivent être donnés en exemple aux apprenants et aux enfants en général.

Nous lui souhaitons bon vent et prions Le Seigneur que sa plume et sa pensée soient des phares qui ne s’éteindront jamais afin que la postérité puisse s’en servir pour mieux se mouvoir dans le dédale de cette vie où l’insouciance et l’obscurantisme plantent partout leurs embuches.

Amadou SOKHNA
Enseignant, professeur de Lettres-Anglais, Ecrivain