
Bien que n’appartenant pas au cercle restreint des écrivains, je ne peux rester silencieux face à la justesse et à la pertinence de tes propos. Ton message, adressé à Marouba Fall, résonne comme un cri de vérité et une exhortation à l’ouverture et à la transparence dans le monde des lettres sénégalaises.
Tu rappelles avec force Elie, une évidence que certains feignent d’ignorer : la littérature ne saurait être l’apanage d’un cercle fermé, ni l’otage de traditions désuètes qui entravent son rayonnement. « Keur Birago » ne devrait être qu’un symbole d’accueil, un espace ouvert où chaque écrivain, chaque passeur de sens, d’émotions et d’idées trouve sa place, sans passe-droit ni exclusive.
Dans un contexte où les nouvelles autorités affichent une volonté affirmée de rupture et de refondation, ta voix s’élève avec la clarté nécessaire pour rappeler que la culture est un pilier fondamental de notre souveraineté. Il est temps que ceux qui s’accrochent aux vestiges d’un passé révolu acceptent que chaque page, même la plus glorieuse, est destinée à être tournée pour que d’autres puissent s’écrire.
Tu as raison, Élie. Raison d’exiger de la transparence, de la légitimité et une association ouverte à toutes les plumes qui font la richesse de nos lettres. Raison de rappeler à la tutelle et aux autorités compétentes leur responsabilité dans l’organisation et la reconnaissance des acteurs culturels. Raison de refuser l’entre-soi et les héritages autoproclamés qui ne servent qu’à scléroser une dynamique pourtant essentielle à la vitalité de notre patrimoine intellectuel.
En ce sens, je te témoigne mon entier soutien et salue ta démarche, empreinte de lucidité et de courage. Les lettres sénégalaises méritent mieux que des querelles d’ego et des jeux de pouvoir stériles. Elles ont besoin d’un souffle nouveau, d’une ouverture réelle, d’un engagement sincère au service de la culture et de la transmission.
Avec toute ma solidarité,
Allé Badou SINE