
Ne cherchons même pas à tourner autour du pot. Ayons la franchise d’appeler les choses par leurs noms.
Un dicton de chez nous dit: « Là où quelqu’un a fait moult efforts pour creuser un puits, sans se faire voir, un autre s’est rendu à ce même puits pour y boire à satiété, sans que le propriétaire ne soit au courant »…
L’AES, depuis sa création fait l’objet de plusieurs tensions. (Cependant je salue la générosité et le savoir -vivre de feu Alioune Badara Bèye qui savait écouter tout un chacun, sans perdre patience).
N’oublions pas qu’il existe un dualisme, depuis la nuit des temps, entre l’écrivain et le Pouvoir.
Les régimes politiques, une fois vautrés au Pouvoir, se méfient des Arts et des Lettres » grandes gueules ».
Devrais -je rappeller la réaction de Lénine, face aux convictions religieuses de Maxime Gorki ?
Pour souvent refréner la vindicte de la liberté d’expression de l’écrivain et des artistes en général, les États ont besoin de gardes fous . Pour ce faire, ils n’hésitent pas à favoriser les artistes de coulisses, les bénis Oui-Oui! Ceux-là mêmes qui deviennent par la suite de redoutables chasseurs de primes, comme au temps du Far West, pour se débarrasser de leurs collègues indésirables.
Avec l’avènement de ce nouveau régime, qui prône la Droiture à tous les niveaux, espérons qu’il n’y aura plus des Ken Saro Wiwa torturés et abominablement tués dans des prisons. Ni des Wolé Soyinka incarcérés, pour leur prise de position.
Quant à nous écrivains sénégalais, l’AES demeure un nid de suspicions, et contrairement au Temple de Delphes, n’y entrent et n’y demeurent que les « longs couteaux ».
A bon entendeur, salut!
Mamadou Lamine Sanokho
Thiès le 6 mars 2025