Laurence Gavron, une artiste polymorphe, est décédée à l’âge de 68 ans à Paris, laissant derrière elle un legs inestimable pour le Sénégal, pays qu’elle a chéri et porté dans son cœur jusqu’au dernier souffle.
Le cœur vibrant entre deux cultures, elle était parisienne, dakaroise, newyorkaise, juive, ashkénaze, sérère, puular. Cette diversité s’incarnait dans son art, façonnant une empreinte unique dans le monde de la cinématographie, de la photographie et de l’écriture.
Née en 1955, Laurence Gavron a fait du Sénégal sa terre d’adoption, explorant chaque parcelle de cette richesse culturelle. Sa passion l’a guidée vers l’écriture, donnant vie à des romans tels que « Marabouts d’ficelle », « Boy Dakar », « Hivernage », et « Fouta Street », véritables récits ancrés dans les réalités socio-culturelles du pays.
Pionnière dans l’exploration cinématographique, elle a également immortalisé des figures emblématiques telles que El Hadj Ndiaga Mbaye, Samba Diabaré Samb, et Yandé Codou Sène à travers ses documentaires. Elle a ainsi contribué à préserver le patrimoine culturel du Sénégal avec un sens aigu de la narration visuelle.
Laurence Gavron était une exploratrice infatigable, plongeant dans les cultures et les communautés. Ses documentaires tels que « Le Maître de la parole – El Hadj Ndiaga Mbaye », « Samba Diabaré Samb, le gardien du temple », et « Yandé Codou Sène, Diva Séeréer » ont laissé des traces inoubliables, révélant des pans entiers de l’âme sénégalaise.
Son partenariat indéfectible avec Djibril Diop Mambety a nourri sa créativité et guidé ses pas dans l’univers artistique. Cette complicité a donné naissance à des productions cinématographiques inoubliables, scellant un héritage indélébile pour le cinéma sénégalais.
Laurence Gavron a dédié sa vie à l’exploration des terres et des hommes, partageant avec le monde entier la beauté et la profondeur de la culture sénégalaise. Son départ laisse un vide immense dans le paysage artistique, mais son héritage restera comme un hommage vibrant à la grandeur de la créativité humaine.
Son histoire, ses films, ses romans et ses photographies continueront à être une fenêtre ouverte sur la richesse et la diversité du Sénégal, une invitation à découvrir un pays vu à travers les yeux passionnés d’une artiste aux multiples facettes.