En 1954, Abdoulaye Sadji publiait son roman emblématique, « Nini, mulâtresse du Sénégal », un récit captivant qui dévoile les aspirations sociales d’une jeune mulâtresse cherchant à améliorer sa condition en épousant un homme blanc. Cependant, ce qui pourrait être moins connu du grand public est que ce roman est profondément autobiographique, tirant son inspiration de personnages bien réels.
À l’origine, Sadji aurait vécu une déception amoureuse vis-à-vis de la fameuse Nini du roman. Celle-ci, dans la réalité, répondait au nom de Virginie Dodds, une métisse originaire de St-Louis. Fille d’Edouard Dodds et de Marie Agaisse, elle était la sœur de l’évêque et la nièce du général. Dotée d’une personnalité remarquable, Virginie Dodds fut la première institutrice et la première tenniswoman sénégalaise.
Sur une photo mémorable du jour de son mariage, Virginie Dodds apparaît à gauche, entourée de ses sœurs et demi-sœurs. L’image témoigne de l’importance de cet événement dans sa vie. Cette femme exceptionnelle a non seulement marqué l’histoire par son engagement dans l’éducation et le sport, mais elle a également inspiré l’une des œuvres les plus célèbres de la littérature sénégalaise.
Virginie Dodds s’éteignit en 2008 à l’âge vénérable de 95 ans, laissant derrière elle un héritage significatif. L’histoire romancée de « Nini, mulâtresse du Sénégal » prend ainsi une toute nouvelle dimension en révélant les liens émotionnels et personnels entre Abdoulaye Sadji et cette femme exceptionnelle qui a marqué son cœur et son œuvre.
source : Senegalmetis