Annette Mbaye d’Erneville est une icône dont le nom résonne comme une symphonie d’engagement, d’émancipation et de défense des droits des femmes. Elle a tracé son chemin dans l’histoire du journalisme féminin, mais aussi dans la lutte pour l’égalité des genres, laissant une empreinte indélébile au Sénégal et en Afrique. Son héritage transcende le temps, guidant les femmes en quête de voix dans un monde trop souvent dominé par le patriarcat.

Née en 1926 à Sokone, Annette Mbaye d’Erneville a puisé ses premières inspirations à l’École des Sœurs de St-Joseph de Cluny à Saint-Louis, avant de poursuivre ses études à l’École Normale de Rufisque, où elle s’est distinguée par son excellence académique, suivant ainsi les pas de l’illustre Mariama Ba. Son diplôme en journalisme, obtenu à Paris, en a fait la première femme journaliste au Sénégal, notamment spécialisée dans la radio.

Changer les mentalités à travers les médias

Dès son retour en 1957, Annette Mbaye d’Erneville a donné naissance à « Femmes de Soleil », un journal qui incarnait sa détermination à faire résonner la voix féminine, souvent étouffée dans le bruit dominant des hommes. Son engagement ne s’est pas limité à l’écriture ; elle a su porter ce message à travers les ondes radio, occupant le poste de directrice des programmes à la Radio Sénégal. Ses actions étaient motivées par son amour pour la culture sénégalaise, qui se manifeste clairement dans les Rencontres Cinématographiques de Dakar (RECIDAK) qu’elle a initiées en 1990.

La Plume et l’Écran : Éclairer la Société

Annette Mbaye d’Erneville est également une femme de lettres, offrant au monde des œuvres telles que « Kaddu », « Chansons pour Laity », « Le Noël du Vieux Chasseur » et « La Bague du Cuivre et d’Argent ». Ses écrits reflètent une éducatrice soucieuse de la condition féminine, dépeignant une société en quête de vertus et de changement. Son rôle dans le cinéma s’est également manifesté, apparaissant dans des films tels que « Président Dia » et « Lumières sur Ndar », tout en signant son propre portrait filmé, « Mère Bi », réalisé par son fils Ousmane William Mbaye.

Un Engagement Universel

Reconnue pour son humanisme transcendant les clivages de genre, de race et de classe sociale, Annette Mbaye s’est engagée activement dans des causes humanitaires pour les handicapés, lui valant le prestigieux prix Sogolon décerné par le Handifestival en 2008, aux côtés du président Wade. Son impact va bien au-delà du journalisme et de la littérature, influençant des figures comme Oumou Sy, la célèbre costumière, qui témoigne de l’impact d’Annette Mbaye d’Erneville à travers son émission « L’Antenne est à Nous » sur la radio de Saint-Louis.

Aujourd’hui, le parcours d’Annette Mbaye d’Erneville continue d’éclairer la voie pour les jeunes, hommes et femmes confondus, qui aspirent à l’excellence dans divers domaines. Son héritage demeure une boussole pour les générations futures, un appel à l’action et à la contribution à la culture et à la promotion des droits humains.