Arfang ARIF est un natif du village insulaire de Simal, un joyau niché dans le dédale des îles du Sine-Saloum, piégé entre les « tanns » (terres salées) et les « bolongs » (bras de mer). Ce territoire unique, que le grand poète Léopold Sédar Senghor appelait le « Royaume d’enfance », a sans doute nourri l’imaginaire et la sensibilité artistique d’Arfang ARIF.

Cineaste, poète et artiste plasticien, il est aujourd’hui l’un des acteurs culturels majeurs de la scène artistique sénégalaise et africaine, s’imposant depuis les années 2000 comme une voix incontournable des arts visuels et de la littérature. Son travail, reconnu par de nombreuses distinctions, explore les profondeurs de l’être, le rapport à l’amour et à la mémoire.

Un poète primé et inspiré

En 2004, Arfang ARIF a été consacré par le Grand Prix Birago Diop de poésie pour son premier recueil, « Litanie pour les cheveux de Fadima », publié aux Éditions Feu de Brousse. Ce livre marque l’entrée en littérature d’un poète dont la plume ciselée restitue avec force et mélodie les élans et les tourments de l’âme humaine.

Arfang est également lauréat du Prix de poésie de la MAPI 2014 (MAPI Maison Africaine de Poésie Internationale) et du Prix Njukel de poésie internationale décerné par le ministère de la culture en 2014, confirmant ainsi son talent et son impact dans le domaine littéraire.

Son second ouvrage, « 24 POÈMES/SECONDES », s’inscrit dans cette continuité d’exploration de l’intime et de l’universel. Présenté comme « fragments d’un journal amoureux », ce recueil est avant tout une réflexion poétique sur l’amour, perçu comme un principe fondateur de l’existence. « Étant jeune, je me suis souvent demandé : c’est quoi l’amour, qu’est-ce qu’aimer ? Cette question essentielle s’est transformée en une quête de soi et de l’essentiel », confie-t-il. Pour Arfang ARIF, l’amour dépasse la simple émotion individuelle. Il est un engagement, une manière d’être au monde et de le transformer. « Aimer et comprendre la nature ou le sens de l’amour revient sans doute à chercher le sens de toute notre vie et de toute notre existence. Ne serait-ce qu’en cela, aimer c’est politique », affirme-t-il.

Dès lors, il voit dans l’amour « la meilleure de toutes les idéologies possibles », un moteur de création et d’espoir. C’est dans cet amour, « le grand », que la jeunesse forge son avenir et cherche à construire un monde à son image, en dépit des obstacles.

Au-delà de la poésie, Arfang ARIF est un artiste pluridisciplinaire qui s’exprime à travers le cinéma et les arts plastiques. Chacune de ses créations est une invitation à la contemplation et à la réflexion, une plongée dans un univers où la beauté et la pensée se rencontrent pour donner naissance à une œuvre riche et inspirante.

Ce féru de nouvelles technologies et de sciences est un expert en cinéma et audiovisuel. Il est enseignant formateur en cinématographie, audiovisuel et art à l’Institut Supérieur d’Enseignement Professionnel (ISEP) Abdoulaye LY de Thiès, où il dirige le Département TIC. Ce hub de métiers de création forme les jeunes sénégalais et africains dans les domaines de la création multimédia, du cinéma, de l’audiovisuel, du journalisme et des arts graphiques numériques.

Son parcours est celui d’un homme en quête de sens, qui puise dans ses racines et son expérience pour donner voix aux silences et aux émotions. Avec « 24 POÈMES/SECONDES », il continue d’explorer la force de l’amour et de la poésie, offrant au lecteur un écho de ses propres questionnements et aspirations.

Ainsi, Arfang ARIF demeure une figure essentielle de la création contemporaine africaine, un artiste dont la voix résonne bien au-delà des rives du Sine-Saloum, touchant tous ceux qui, à travers l’art, cherchent à comprendre le monde et à le réenchanter.