Falia, une artiste aux multiples facettes, nous livre un aperçu de son parcours, de ses influences et de sa vision de l’art. Entre littérature, musique, et création olfactive, cette auteure atypique nous plonge dans son univers où chaque forme d’expression s’entrelace pour créer une symphonie artistique unique. À travers une interview exclusive pour le magazine Sénégal Njaay, Falia nous dévoile son cheminement, ses inspirations et ses projets futurs.
Présentez-vous en quelques mots!
Je m’appelle Falia. Je suis artiste, c’est ma définition la plus exacte. S’il faut détailler, je suis romancière, scénariste, apprentie violoniste à mes heures perdues et créatrice de parfums.
Depuis quand écrivez-vous ?
Depuis que j’ai sept ans, j’écrivais, en classe, je faisais lire mes histoires à ma première meilleure amie dans une certaine école à Fatick, dont je ne me rappelle plus le nom, mais bon, ce n’est pas vraiment le début de mon aventure en tant qu’auteure ou alors je n’en avais pas conscience, ce que je sais, c’est qu’à aucun moment alors, je ne pensais devenir écrivain un jour, ce n’était même pas prévu.
Quel rôle a joué votre enfance, baignée dans un environnement multiculturel, dans votre approche de la littérature et de l’écriture aujourd’hui ?
Cela a fait de la littérature et de l’art en général la chose la plus importante de ma vie, la littérature a précédé tout et s’est implantée tellement profondément que plus rien ne devait plus jamais occuper la même place. Par-dessus tout, il y eut toujours la littérature.
Si je n’étais pas née dans un centre culturel, si j’avais eu une autre enfance, peut-être que ma vie eut été différente, peut-être plus eût-elle été plus simple en bien des aspects, mais voilà. Dans une bibliothèque poussiéreuse, le nez plongé dans des livres qu’elle comprenait à peine mais dont elle pressentait la préciosité, entre les livres et un orchestre amateur, une petite fille est née artiste et disons que c’est une condamnation inéluctable.
Vous avez mentionné votre expérience en tant qu’apprentie violoniste et créatrice de parfums. Comment ces formes d’art influencent-elles votre écriture et votre approche de la création artistique ? Y a-t-il des projets musicaux ou olfactifs que vous envisagez d’explorer à l’avenir ?
Que ce soit la musique ou la création de parfums, disons que cela n’a pas vraiment une influence directe sur mon écriture, cela m’ancre juste davantage dans ce que je suis.
Pour nous qui cherchons une justification à tout, pour qui, tout doit impérativement répondre à une « raison d’être », l’art justifie la vie. Je suis romancière et scénariste, la musique est la seule partie de mon « art » si je puis le dire ainsi, qui est à moi et qu’à moi. Je m’exerce au violon depuis près de trois ans maintenant et j’y trouvé une autre forme d’expression qui me fascine et me ravit chaque jour, cela me suffit amplement, je n’ai pas besoin de plus.
Comment votre profession influence-t-elle votre écriture ou vice versa ?
C’est une influence mutuelle qui est positive à certains égards et négative à d’autres égards .
Pouvez-vous nous parler de vos influences littéraires et des auteurs qui vous ont le plus inspirée tout au long de votre parcours d’écrivaine ? Comment ces influences se reflètent-elles dans votre travail ?
Les auteurs anglophones sont les premiers que j’ai découvert, Dickens, Sir Walter Scott, Shakespeare, Orwell, puis sont venus les hispanophones, à l’époque, juste Vasconcelos, puis, les français et alors, Verne, Proust ! Toute ma vie, j’ai aimé Proust. Il y en eut d’autres bien entendu. J’ai réellement commencé à écrire après avoir beaucoup lu. Ce qui ne signifie pas, comme on a souvent pu le penser, que j’ai écrit tard, non. J’ai commencé à lire très tôt et je lisais beaucoup à l’époque, comme une compulsion, j’avais toujours une pile près de moi et je lisais, j’étais insatiable et cela m’allait, j’aimais ça. Ce que ça m’a appris plus tard, c’est l’humilité et l’exigence. D’avoir autant lui avant d’écrire m’a rendu capable de me jauger moi-même et d’être humble, de savoir que je ne suis absolument rien face à la Littérature et ce qui a déjà été bâti. Je suis meilleure lectrice qu’auteure et je suis presque sûre que ce sera toujours ainsi. Ce n’est pas grave, au contraire, c’est quelque chose dont je suis assez fière.
Quels sont vos projets futurs en littérature ? Avez-vous des idées ou des projets en cours que vous pourriez partager avec vos lecteurs ?
Alors mes projets en littérature, je suis actuellement en phase d’édition de mon troisième roman.
Pour vous, quelle est la mission principale de vos écrits et quel message souhaitez-vous transmettre à vos lecteurs ?
J’ignore s’il y a un message en soi. J’écris en général ce qui me touche ou me bouleverse quand je suis incapable d’y apporter une solution. J’ai écrit sur le terrorisme lorsque cela faisait rage à un certain moment, c’est ma maigre contribution. Explorer et dire les maux. J’écris aussi pour célébrer, comme la littérature qui est présente dans tous mes livres et qui a une plus grande place d’une certaine manière dans le dernier qui doit sortir.
Quel est votre dernier mot ?
Vous remercier certainement pour avoir eu la gentillesse de m’inviter, je suis heureuse de voir que les initiatives autour du livre se multiplient, surtout initiées par des particuliers, des passionnés. Je vous remercie fortement pour votre engagement qui nous honore tous.