Lorsqu’on évoque le nombre de mes ouvrages publiés, j’ai envie d’exprimer des craintes et des réserves, parce que je n’aimerais qu’on suppose que je fasse une sorte de course contre la montre, que je veux publier pour publier. Je voudrais assurer mes amis comme les critiques littéraires, singulièrement mes fidèles lecteurs que je n’ai pas conscience de beaucoup écrire. Si la quantité me préoccupait, à ce jour, j’aurais pondu une centaine de navets. Heureusement, j’écris sous inspiration. Jusqu’ici, je n’ai écrit que des œuvres longuement mûries. Les unes sont connues du grand public comme celles qui sont inscrites au programme officiel d’enseignement du français.
D’ailleurs, je considère que les œuvres que je préfère, en ma qualité de professeur de français et de potentiel critique littéraire, ne sont pas encore découvertes. Comme le professeur Amadou Ly, qui a presque tout lu de moi, l’a affirmé, je ne suis pas l’auteur d’un genre ou d’un livre. Parce que je prétends maîtriser l’esthétique des genres, j’ai écrit quatre recueils de poèmes dont le premier semble être la préférence des jeunes générations : “ Cri d’un assoiffé de Soleil “ (Dakar, Nouvelles éditions africaines, 1984).
J’ai écrit six romans. Beaucoup de lecteurs trouvent “ Entre Dieu et Satan “ (Dakar, Neas, 2005/2021) plus riche que “ La collégienne “. J’ai commis six pièces de théâtre parmi lesquelles “ Chaka ou le roi visionnaire “ que Seyba Traoré a mise en scène, et qui a remporté le Prix de la meilleure technique théâtrale aux Jtc de Carthage, en Tunisie, en 1991. De plus en plus, je livre mes impressions sur la société, sur la politique et sur la littérature, à travers des essais regroupés sous le titre “ Lis Tes Ratures “ qui en sont à leur troisième tome. Pourquoi le conte, maintenant ?
Quand, en 2012, j’ai publié en wolof “ Yóbbalu ndaw “, recueil de courts récits apprécié par mon ami et confrère le Colonel Moumar Guèye, j’ai découvert la force, je veux dire l’efficacité, de la littérature traditionnelle grâce à sa langue d’expression comprise par l’écrasante majorité de nos concitoyens, grâce surtout à son langage fleuri de poèmes, de proverbes et d’anecdotes. J’ai alors voulu transférer cette efficacité à une œuvre écrite en français. Ainsi, en 2017, ai-je produit “ Édalie “ (Thiès, Fama éditions) que j’ai présenté comme un conte, mais implicitement comme un Texte d’un genre non identifié (Tgni). En effet, j’entame l’histoire avec la formule conventionnelle qui consacre les fables : Il était une fois… En 2022, j’ai jugé opportun de compléter la narration en mettant en situation le prince Faracini.