La récente déclaration de l’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop concernant la différence de titres entre la version wolof et la traduction française de son dernier roman a suscité un vif intérêt dans le monde littéraire. Alors que la version wolof est intitulée « Bàmméelu Kocc Barma » (le tombeau de Kocc Barma), la traduction française porte le titre « Un tombeau pour Kinné Gaajo ».
Dans une réponse réfléchie, Boris Diop explique que lorsqu’il a traduit son roman du wolof vers le français, il a redécouvert l’œuvre et réalisé l’importance centrale du personnage de Kinné Gaajo. Contrairement à Kocc Barma, le grand philosophe qui ne fait que quelques apparitions dans le livre, Kinné Gaajo est omniprésente, traversant le récit de la première à la dernière ligne.
Cette réalisation a conduit Boris Diop à choisir de mettre en avant Kinné Gaajo dans la traduction française, d’où le changement de titre. Il souhaite ainsi refléter fidèlement l’importance du personnage dans l’intrigue et dans le développement des thèmes du roman.
Cette décision illustre la complexité du processus de traduction et la manière dont les nuances culturelles et linguistiques peuvent influencer les choix des auteurs et des traducteurs. Cela met également en lumière l’importance de considérer les différents aspects d’une œuvre littéraire lors de sa traduction dans une autre langue, afin de préserver sa richesse et sa signification originale.
En fin de compte, la réponse de Boris Diop offre un éclairage précieux sur son processus créatif et son engagement envers la représentation fidèle de ses personnages et de son histoire. Elle invite également les lecteurs à considérer les subtilités et les choix artistiques qui façonnent la manière dont une œuvre est présentée dans différentes langues et cultures.
Babacar Korjo Ndiaye