Le 22 février 2025 marque le 93e anniversaire de la naissance du professeur Amady Aly Dieng, figure intellectuelle sénégalaise d’une envergure exceptionnelle. Docteur ès sciences économiques et enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, il a marqué de son empreinte la pensée universitaire et militante au Sénégal et en Afrique.

Homme de lettres et de sciences, le professeur Dieng était un véritable ami du livre. Son œuvre, couvrant des domaines aussi variés que la philosophie, la sociologie, l’économie et l’histoire, témoigne de son érudition et de son engagement envers la transmission du savoir. Son attachement aux livres n’était pas un simple plaisir personnel, mais une véritable mission éducative. Dans le bulletin CODESRIA (n°1 & 2, 2007, p. 41), il écrivait : « Dans ma vie militante estudiantine, j’ai appris à accorder beaucoup d’importance à la fréquentation et à la lecture des livres qui pouvaient nous aider à retrouver les véritables chemins susceptibles de mener nos pays à l’indépendance et à l’unité ».

Le professeur Dieng était convaincu que le savoir était une clé essentielle pour le développement et l’émancipation des peuples. Dans une société marquée par la prééminence de l’oralité, il soulignait avec insistance l’importance du livre et de la lecture approfondie. Il ne se contentait pas d’une lecture superficielle ; chaque ouvrage était pour lui un espace d’exploration intellectuelle, une quête de compréhension profonde.

En 2007, il a posé un acte de grande portée symbolique et pédagogique en faisant don de 1500 ouvrages de sa bibliothèque personnelle à la Bibliothèque Universitaire de Dakar. Ce geste, rare et significatif, s’inscrivait dans une tradition universitaire qui voit les professeurs léguer leurs ouvrages à des institutions de recherche. À ce propos, il déclarait : « J’ai choisi de faire don de ma bibliothèque personnelle aux jeunes générations parce que je veux contribuer à ma manière à l’ancrage ici d’une tradition universitaire qui veut que les professeurs dans tous les pays développés lèguent leurs ouvrages à leur mort à des bibliothèques ou à des institutions de recherches » (CODESRIA n°1 & 2, 2007, p. 41).

Alors que notre époque est dominée par la civilisation de l’écran, le professeur Dieng nous rappelle que le livre demeure un outil irremplaçable pour la formation intellectuelle et la transformation sociale. Son héritage, à travers ses écrits et son engagement, continue d’inspirer les générations présentes et futures.

Que son repos soit éternel !