Le Festival CINEFEMFEST Gëstu Nataal I Jigeen 2024 accueille cette année une sélection prestigieuse d’artistes et de créatrices dans le cadre de la résidence Intersections: Selebeyoon 2024, qui se déroule à Toubab Dialaw. Cette initiative offre un espace de réflexion, de création et de partage à des figures engagées dans les domaines du cinéma, de l’écriture, de la photographie et de la recherche. Voici le profil des résidentes de cette édition. 



Rokiatou Konaté – Un regard entre deux mondes


Originaire du Mali, Rokiatou Konaté vit en France, où elle partage son temps entre son travail et ses projets cinématographiques. Influencée par le cinéma iranien, Souleymane Cissé et Wong Kar-Wai, elle s’attache à capturer les émotions et les réalités du monde qui l’entoure. Après avoir co-réalisé L’Horloge du Tournesol (2020-2022) pour France Télévisions, elle tourne en 2023 son premier court-métrage solo, Sɛbɛn, au Mali. 



Mamayimbé Kir Kalissa – L’image comme engagement
Photographe et réalisatrice originaire de Conakry, Guinée, Kir Kalissa conjugue son talent artistique avec un parcours académique en mathématiques et informatique appliquées. Formée en audiovisuel à SUP’IMAX Dakar et au documentaire auprès de Moussa Touré, elle a déjà marqué le paysage artistique par ses œuvres primées, notamment le prix d’engagement au Oscar de la photographie africaine à Lomé. Elle a également été nommée ambassadrice du Vap’Art d’Afrique au Sénégal. 

Jocelyne Tithiam Faye – Féminisme et espace radical
Diplômée en Relations Internationales et Droit public, Jocelyne Tithiam Faye est une activiste féministe sénégalaise qui milite pour la création d’espaces de réflexion et de dialogue féministe en Afrique de l’Ouest. Son engagement se traduit par une approche inclusive et critique du féminisme, mettant en avant des pratiques et savoirs ancrés dans les réalités africaines. 



Laura Feal – Culture et engagement à Saint-Loui 
Avec un parcours mêlant journalisme et coopération internationale, Laura Feal s’est installée au Sénégal où elle coordonne depuis 2012 les projets de l’association HAHATAY à Saint-Louis. Elle joue un rôle clé dans l’organisation de manifestations culturelles et dans la modération d’espaces d’échanges entre artistes. 



Kalista Sy – Révolutionner le récit audiovisuel africain
Connue pour sa série culte Maîtresse d’un homme marié (2019), Kalista Sy – de son vrai nom Khadidiatou Sy – est une figure incontournable du cinéma sénégalais. Ses œuvres abordent sans détour des sujets de société comme la polygamie, le divorce et la santé mentale, avec une écriture qui place les femmes au centre du récit. Avec Hair Lover (2023), elle poursuit sa mission en questionnant les standards de beauté hérités du colonialisme. 



Pascale Obolo – Une mémoire filmique et engagée
Cinéaste, commissaire d’exposition et rédactrice en chef de la revue AFRIKADAA, Pascale Obolo explore dans ses films les thèmes de l’exil, l’invisibilité et la transmission. Lauréate du prix Yennega d’Argent au FESPACO avec Calypso Rose: The Lioness of the Jungle, elle est également la fondatrice de l’African Art Book Fair (AABF), plateforme de promotion de l’édition indépendante en Afrique. 



Amina Jules Dia – Une artiste de l’errance et de l’instant
Artiste et poétesse, Amina Jules Dia revendique une approche introspective et intuitive de la création. Influencée par son double ancrage entre la spiritualité de Cenaba et la culture de Njambur, elle explore la mémoire et l’éphémère à travers des images et des mots. 



Kpingni Maureen Douabou – Féminité noire et spiritualité
Basée à Abidjan, Kpingni Douabou est une artiste multidisciplinaire dont les œuvres interrogent la transmission intergénérationnelle, le décolonialisme et le mysticisme africain. Elle s’exprime à travers l’écriture, la dramaturgie, la vidéo et les installations, abordant la féminité noire sous un prisme politique et poétique. 



La résidence d’écriture a bénéficié de l’accompagnement de trois figures majeures du paysage littéraire et cinématographique. Mame Bougouma, en tant que facilitateur, a animé une session dédiée à l’Afrofuturisme, explorant les imaginaires africains à travers une approche prospective et créative. Ken Bugul, écrivaine de renom, a endossé le rôle de marraine de la résidence, apportant son expérience et sa vision singulière de la littérature. Quant à Rama Salla Dieng, directrice du CinefemFest, elle a enrichi la dynamique de la résidence par son engagement en faveur de la représentation des femmes dans le cinéma. Leur présence et leurs interventions ont insufflé une énergie inspirante aux résidentes, stimulant les échanges et la réflexion autour de la création contemporaine.



Un carrefour de talents au service de la création
Avec une sélection riche et variée, la résidence Intersections: Selebeyoon 2024 réunit des voix singulières et engagées, prêtes à enrichir la réflexion autour de la création féminine en Afrique et au-delà. Ce programme illustre la diversité et la vitalité des pratiques artistiques, de l’écriture à la réalisation, en passant par la photographie et la recherche. Une belle initiative qui promet des échanges féconds et des œuvres marquantes.

Trois textes en français + interviews vidéos par l’écrivaine Ken Bugul, la commissaire d’exposition Pascale Obolo et la scénariste, productrice et réalisatrice Kalista Sy écrits dans le cadre de la Résidence Intersections: Selebeyoon en novembre 2024 à Toubab Dialaw